Le Premier ministre sénégalais et chef du parti PASTEF-Les Patriotes, Ousmane Sonko, a tenu des propos marquants lors d’un Téra-meeting organisé le samedi 8 novembre sur le parking du stade Léopold Sédar Senghor à Dakar. Devant une foule immense, qui a largement médiatisé l’événement comme une démonstration de force de PASTEF, Sonko a livré un discours politique, tout en adressant un message à la fois prudent et lourd de sens au Président Bassirou Diomaye Faye, son allié de longue date.
Le rassemblement, qui a mobilisé une foule considérable, a permis à Ousmane Sonko d’établir clairement sa position. En tant que figure tutélaire ayant soutenu l’élection de Diomaye Faye, il a réaffirmé son emprise sur la légitimité populaire, un signal fort envoyé à l’élite politique et au sommet de l’État.
Le discours du Premier ministre s’est articulé autour de trois axes : « l’État », « la politique » et « le parti ». Concernant la gouvernance, Sonko a insisté sur la nécessité de la mobilisation populaire pour un redressement économique et social. Il a notamment appelé aux « sacrifices » face à une situation économique jugée grave, dont il attribue la responsabilité aux choix des gouvernements précédents.
Toutefois, c’est sa déclaration sur sa relation avec le chef de l’État qui a retenu l’attention. Répondant aux rumeurs persistantes de dissension au sein de l’exécutif – alimentées ces derniers mois par des sorties antérieures où Sonko avait dénoncé un « problème d’autorité » et un manque de soutien de la part du président – le leader de PASTEF s’est montré tranchant. « Il y a certains qui pensent que ma relation avec le Président Bassirou Diomaye Faye va se détériorer. En tout cas, dans la vie, tout peut arriver », a-t-il lancé.
Ousmane Sonko a toutefois pris la foule à témoin, assurant qu’il ne sera pas à l’origine d’une éventuelle rupture. « Sachez que ce qui mettra fin à notre relation ne viendra pas de moi. Et, j’ai l’espoir que cela ne viendra pas non plus du Président Bassirou Diomaye Faye », a-t-il ajouté.
Cette déclaration, interprétée par de nombreux analystes comme une mise en garde voilée, souligne la tension latente au sein de l’exécutif sénégalais. Bien que le Président Diomaye Faye ait, par le passé, minimisé ces tensions en réaffirmant que Sonko était son « ami » et qu’il n’avait « aucun conflit » avec lui, les critiques du Premier ministre persistent, fragiliser l’unité au sommet de l’État et maintenant la pression sur la mise en œuvre des réformes promises aux Sénégalais.
