L’étude récemment publiée par des chercheurs du Beijing Institute of Technology apporte un éclairage sur la manière dont la Chine pourrait tenter de perturber un réseau satellitaire semblable à Starlink si une opération militaire était engagée contre Taïwan. Les travaux s’intéressent à la fiabilité de ce type de constellation en situation de conflit et explorent les capacités techniques potentiellement mobilisables pour réduire son efficacité.
Les enseignements tirés de l’Ukraine
Les tensions entre la Chine et Taïwan restent vives, l’île bénéficiant d’un soutien politique, militaire et technologique constant de la part des États-Unis. Les autorités chinoises affirment que l’île fait partie de leur territoire, tandis que Taipei maintient une position distincte appuyée par Washington. Les événements en Ukraine ont renforcé l’attention portée à la guerre électronique : dès les premières semaines de l’offensive russe en 2022, Starlink avait permis à Kiev de préserver des communications opérationnelles malgré les tentatives russes de sabotage. Cette expérience a mis en avant l’importance stratégique des réseaux satellitaires, un élément qui semble intéresser Pékin et qui conduit naturellement vers les conclusions de la nouvelle étude.
Une constellation difficile à atteindre
Les chercheurs chinois se sont intéressés à un réseau comprenant plus de 10 000 satellites capables de modifier leurs trajectoires et leur organisation en temps réel. Ils décrivent un système où les terminaux au sol basculent d’un satellite à un autre en quelques secondes, ce qui rend la perturbation continue difficile. Les auteurs expliquent que cette mobilité permanente crée une incertitude pour toute force cherchant à interférer avec les liaisons.
L’étude évoquée par The South China Morning Post estime que la perturbation ciblée d’un tel réseau sur une surface comparable à celle de Taïwan nécessiterait entre 1 000 et 2 000 drones spécialisés capables d’émettre des signaux de brouillage. Cette solution exigerait une coordination importante, car chaque tentative de brouillage sur un satellite serait rapidement contournée par un transfert automatique de la connexion vers un autre appareil en orbite.
Les implications stratégiques
Les conclusions de ces travaux montrent que la Chine analyse les performances et les limites des constellations de satellites en cas de conflit. Leur intérêt porte sur la capacité à entraver un système conçu pour résister aux perturbations et maintenir les communications malgré les attaques électroniques. Ce type de recherche indique que Pékin étudie des moyens techniques susceptibles de réduire l’usage d’un réseau similaire à Starlink si une offensive était engagée contre Taïwan, sans certitude que ces solutions soient opérationnelles.



