L’affaire ayant conduit à la condamnation du pasteur Solomon Mhlanga a marqué l’opinion en Afrique du Sud. Les faits, examinés par la justice régionale de eMalahleni, révèlent un acte de violence extrême commis contre un homme accusé de vol. Le verdict rendu par le tribunal a rappelé la gravité de l’affaire et la volonté des autorités judiciaires de sanctionner sévèrement les actes de justice privée.
Les faits établis par le tribunal
Le dossier étudié par la cour indique que l’homme amputé, Dumisani Mahlangu, avait été maîtrisé par plusieurs personnes avant d’être conduit de force dans une zone boisée. Selon les éléments rapportés par plusieurs sources dont The citizen lors du procès, le pasteur Solomon Mhlanga, son fils Enock Mhlanga et plusieurs membres de leur entourage ont joué un rôle actif dans l’ensemble du déroulement.
Les informations confirmées montrent que l’agression a débuté près de l’église dirigée par Solomon Mhlanga, dans le village de Vosman, dans la province du Mpumalanga. La victime a d’abord été maîtrisée, ligotée, puis transportée dans un véhicule avant d’être conduite dans un secteur isolé. C’est dans ce lieu que l’homme a été grièvement mutilé, ses deux mains étant sectionnées à l’aide d’une machette.
Durant l’audience, Dumisani Mahlangu a expliqué avoir été frappé à plusieurs reprises avant son transport. Il a également affirmé qu’il traversait la zone pour rejoindre un autre quartier et qu’il n’était pas un voleur. Le tribunal n’a pas statué sur la véracité de cette explication concernant le déplacement de la victime ; toutefois, cela n’a eu aucune incidence sur la culpabilité retenue à l’encontre des accusés, les faits de violence étant considérés comme prouvés.
Le magistrat JJ Combrink a souligné la brutalité des actes commis ainsi que les conséquences irréversibles de l’agression. Il a rappelé que l’homme mutilé dépend désormais d’une assistance extérieure pour accomplir les gestes essentiels de la vie quotidienne. Les déclarations du magistrat reflètent la position ferme de la justice face aux violences exercées sous prétexte de punir une infraction supposée.
Une condamnation qui rappelle les limites légales
Le tribunal a condamné Solomon Mhlanga et son fils Enock à la prison à vie pour enlèvement et tentative de meurtre. L’épouse de Solomon Mhlanga, Poppy Mhlanga, a été reconnue coupable d’enlèvement et condamnée à trois ans d’emprisonnement. Les autres personnes mentionnées durant l’enquête n’ont pas été identifiées comme condamnées dans les documents judiciaires consultés.
Selon les informations rapportées par plusieurs médias sud-africains, les accusés ont plaidé non coupable, mais les témoignages, les constatations médicales et les récits présentés devant la cour ont conduit à un verdict unanime. Le magistrat a insisté sur l’importance de la décision, estimant que ce jugement devait affirmer clairement que les actes punitifs commis en dehors de tout cadre légal ne peuvent être acceptés.
L’intervention de la justice a été rendue possible grâce au signalement des bûcherons qui ont découvert Dumisani Mahlangu grièvement blessé dans le secteur où il avait été abandonné. Leur alerte a permis une prise en charge médicale rapide et l’ouverture de l’enquête. Le rôle de ces témoins a été mentionné lors du procès comme ayant permis à la victime de survivre.
L’ensemble des éléments confirmés montre que les violences ont été commises sur la base d’une accusation de vol. Aucun document consulté ne précise si un vol avait effectivement eu lieu. L’enquête n’a pas établi la réalité de ce vol présumé, et aucun élément vérifiable n’indique que la victime avait été prise en flagrant délit. Faute de confirmation, ce point reste incertain.
Un verdict aux implications immédiates
La condamnation de Solomon Mhlanga intervient dans un climat où, selon plusieurs autorités sud-africaines, des actes de vengeance individuelle sont régulièrement signalés dans certaines localités. Le jugement rendu à eMalahleni constitue un rappel strict des limites imposées par la loi. Le magistrat a souligné que personne ne peut s’arroger le droit d’infliger des châtiments physiques, quel que soit le motif invoqué.
Les conséquences humaines de cette affaire ont été centrales dans la décision du tribunal. La victime, désormais privée de ses mains, a témoigné des difficultés rencontrées pour se nourrir, s’habiller ou accomplir tout geste quotidien. Ces éléments ont été pris en compte dans la détermination de la peine.
Le tribunal a estimé que les actes commis par les accusés avaient entraîné une transformation définitive de la vie de Dumisani Mahlangu. Les arguments de défense présentés, qui tentaient de justifier l’agression par la volonté de mettre fin à des actes de délinquance supposés, ont été rejetés, faute de fondement et en raison de la gravité des violences commises.



