La présence des grandes puissances en Afrique suscite de plus en plus d’attention. Entre investissements, échanges économiques et influence diplomatique, le continent est devenu un terrain où se joue la compétition entre la Chine et les États-Unis. Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’État des USA, souligne que ce changement s’explique par le recul des États-Unis dans le « soft power », un domaine que la Chine sait désormais exploiter avec succès.
Le soft power américain face à la montée de la Chine
Lors d’un discours au Forum de Doha, Hillary Clinton a souligné que les États-Unis disposaient de nombreux instruments pour exercer leur influence à travers le monde, dont le développement du soft power. Selon elle, cet outil, qui permet de convaincre et de séduire les populations sans recourir à la force, n’a pas été suffisamment priorisé par Washington. En conséquence, l’espace laissé vacant a été occupé par la Chine, notamment en Afrique, où Pékin s’est imposé en multipliant les partenariats économiques et les initiatives diplomatiques.
Cette dynamique est visible dans la façon dont la Chine investit sur le continent. Au-delà des infrastructures traditionnelles telles que routes, ports et chemins de fer, elle étend son action aux secteurs stratégiques comme l’énergie, les technologies numériques et la transformation industrielle. Clinton insiste sur le fait que ces initiatives montrent comment la maîtrise du soft power, combinée à une présence économique active, peut renforcer durablement l’influence d’un pays.
Les dynamiques récentes entre les États-Unis et la Chine en Afrique
Depuis plusieurs années, la Chine renforce ses échanges avec l’Afrique, qui ont atteint près de 296 milliards de dollars en 2024. Le pays finance et construit des infrastructures majeures, comme des routes, des lignes ferroviaires, des ports et des centrales électriques, et développe des parcs industriels dans de nombreux pays africains. Pendant ce temps, les États‑Unis, malgré leurs partenariats économiques et leurs aides, ne parviennent pas à rivaliser avec l’ampleur et la diversité des projets chinois, ce qui rend l’offre de Pékin particulièrement attractive et renforce son influence sur le continent.
Clinton estime que le recul américain dans l’usage de son soft power explique en partie la perte d’influence des États-Unis en Afrique. La compétition actuelle montre que séduire, coopérer et comprendre les priorités locales sont essentiels pour maintenir un rôle prépondérant sur le continent, surtout face à l’engagement massif de la Chine dans les infrastructures, le commerce et les partenariats stratégiques.



