Au Maghreb, les investissements directs étrangers (IDE) constituent depuis plusieurs décennies un levier essentiel de transformation économique. Ils ont contribué à la modernisation de secteurs clés, à l’émergence de nouvelles chaînes de valeur industrielles et à la création d’emplois qualifiés, en particulier dans l’industrie et les services. Dans cette région, la capacité à attirer des capitaux étrangers est souvent perçue comme un indicateur de stabilité, de compétitivité et de potentiel productif. C’est dans ce cadre que se détache aujourd’hui un pays maghrébin, classé parmi les principales destinations arabes pour les IDE dans un secteur stratégique : l’agroalimentaire.
Selon un rapport sectoriel 2025 publié par la Société arabe de garantie des investissements et des crédits à l’exportation, le Maroc figure parmi les cinq pôles arabes les plus attractifs pour les investissements étrangers dans l’industrie alimentaire et des boissons informe APANews. Une position qui le place aux côtés de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Qatar, dans un classement dominé par quelques marchés concentrant l’essentiel des flux financiers et industriels du secteur.
Pourquoi le Maroc s’impose parmi les destinations arabes clés de l’agroalimentaire
L’attrait du Maroc pour les investisseurs du secteur agroalimentaire repose sur une combinaison de facteurs concrets. Le pays bénéficie d’une base agricole diversifiée, d’unités industrielles en développement et d’infrastructures logistiques qui facilitent la transformation et l’exportation des produits alimentaires. Ces atouts expliquent sa présence régulière parmi les destinations privilégiées des groupes internationaux opérant dans la transformation des denrées et la production de boissons.
Entre 2003 et 2024, les cinq principaux pays arabes d’accueil, dont le Maroc, ont concentré plus de 80 % des projets d’IDE recensés dans l’agroalimentaire à l’échelle régionale. Cette concentration se traduit par des investissements cumulés dépassant 17 milliards de dollars et par la création d’environ 71 000 emplois. Pour le Maroc, ces chiffres traduisent un rôle actif dans la structuration de filières industrielles capables d’absorber des capitaux étrangers tout en répondant à une demande locale et régionale en croissance.
Le rapport souligne également que ces pays disposent d’un avantage comparatif lié à la taille de leur marché intérieur et à la solidité de leurs réseaux de transport et de distribution. Dans le cas marocain, la proximité des marchés européens et africains renforce cette attractivité, en particulier pour les industries orientées vers l’exportation.
IDE agroalimentaires dans le monde arabe : une concentration autour de cinq pays
À l’échelle du monde arabe, l’industrie alimentaire et des boissons a enregistré plus de 500 projets d’investissements directs étrangers sur un peu plus de deux décennies, pour un volume financier estimé à 22 milliards de dollars et près de 93 000 emplois créés. Toutefois, ces flux ne sont pas répartis de manière homogène. Une poignée de pays, dont le Maroc, capte l’essentiel des projets et des montants investis, confirmant une hiérarchie claire entre marchés fortement attractifs et destinations secondaires.
L’origine des capitaux met en évidence la place centrale des investisseurs extra-régionaux. Les États-Unis apparaissent comme le premier pays investisseur dans le secteur sur la période étudiée, tant en nombre de projets qu’en montants engagés. Au niveau des entreprises, certains groupes internationaux dominent le paysage, à l’image de Nestlé pour le nombre de projets ou de la société Nibulon pour les volumes financiers et les emplois générés. Leur présence dans la région contribue à structurer des chaînes de production intégrées et à diffuser des standards industriels élevés.
Pour le Maroc, cette dynamique se traduit par une intégration accrue dans les circuits internationaux de l’agroalimentaire, avec des retombées immédiates sur l’emploi industriel et la valorisation des ressources locales. Elle confirme également la capacité du pays à attirer des investissements dans des activités à forte valeur ajoutée, au-delà des secteurs traditionnellement associés aux IDE.
Agroalimentaires dans le monde arabe : top 5 des pays d’accueil des investissements étrangers
- Égypte
- Arabie saoudite
- Maroc
- Émirats arabes unis
- Qatar


