Un financement de 747 millions d’euros vient d’être validé par la Banque africaine de développement (BAD) en faveur de l’Algérie. Cette enveloppe est destinée à un projet ferroviaire situé au cœur du territoire saharien, présenté par les autorités comme un maillon structurant du réseau national de transport.
Algérie infrastructures ferroviaires et appui financier de la BAD
Le prêt octroyé par la BAD doit permettre de lancer la première phase d’une ligne ferroviaire reliant Laghouat, Ghardaïa et El Ménéa. Le tracé prévu s’étend sur près de 495 kilomètres, avec des aménagements techniques conséquents, comprenant plusieurs dizaines d’ouvrages d’art, un tunnel et des équipements de signalisation destinés à encadrer la circulation des trains.
Ce segment est appelé à former une section centrale de la future liaison ferroviaire entre Alger et Tamanrasset, un projet annoncé comme devant dépasser les 2 000 kilomètres. Selon les déclarations officielles faites au printemps dernier, l’objectif affiché reste une livraison progressive des infrastructures avec une échéance avancée à 2028, sans précision supplémentaire sur les différentes étapes intermédiaires.
Pour la BAD, ce financement s’inscrit dans ses interventions habituelles en matière de transport, un domaine régulièrement soutenu par l’institution sur le continent africain.
Politique algérienne vis-à-vis du FMI et de la Banque mondiale
Ce recours à la Banque africaine de développement s’insère dans une approche financière spécifique adoptée par l’Algérie depuis plusieurs années. Le pays demeure membre du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale, avec lesquels il entretient des échanges réguliers, notamment à travers les consultations économiques prévues par le FMI. Toutefois, les autorités algériennes privilégient une gestion reposant sur une dette extérieure limitée et évitent le recours aux mécanismes de financement conditionnés.
La coopération avec la Banque mondiale se concentre essentiellement sur l’expertise, l’analyse économique et certains appuis techniques sectoriels, sans engagement financier d’ampleur comparable à celui annoncé par la BAD. Dans ce cadre, le choix d’un financement ciblé pour une infrastructure ferroviaire traduit une stratégie sélective, orientée vers des projets précis considérés comme prioritaires par l’État.
L’accord conclu avec la BAD ouvre ainsi la voie au lancement effectif de ce tronçon ferroviaire saharien, tout en confirmant la place de cette institution comme partenaire financier privilégié de l’Algérie pour les grands projets d’infrastructures.



