Le projet de loi de finances, gestion 2026 place l’éducation au cœur des mesures à sensibilité sociale. Le gouvernement béninois entend renforcer l’accès équitable à l’école pour les enfants issus de couches vulnérables, en multipliant les dispositifs de gratuité et de soutien. Dans ce cadre, plusieurs actions sont prévues afin de soulager les familles et d’améliorer le taux de scolarisation.
Les élèves bénéficieront gratuitement de manuels et de cahiers d’activités en mathématiques et en Français. Les frais d’écolage seront intégralement pris en charge pour les enfants de la maternelle et du primaire, ainsi que pour les filles inscrites dans les séries scientifiques des lycées. De plus, les enfants des aspirants au métier d’enseignant sont désormais exemptés de frais de scolarité. Ces mesures traduisent la volonté de réduire les inégalités et de favoriser l’accès universel à l’éducation.
Nutrition et maintien des élèves à l’école
La rétention scolaire est également une priorité. Depuis 2018, le Programme national d’alimentation scolaire intégré (Pnasi) a permis d’étendre les cantines scolaires dans les zones en insécurité alimentaire et en sous-scolarisation. Ce programme, qui intègre désormais un volet hygiène avec la réalisation de points d’eau dans les écoles, constitue un levier essentiel de renforcement du capital humain. Sa gestion est désormais confiée à l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (Anan), qui prend le relais du Programme alimentaire mondial (Pam) et vise la couverture universelle dès la rentrée 2025-2026. L’Anan pilote également de nouveaux instruments sociaux tels que le Programme alimentaire scolaire (Pas), le Programme d’appui institutionnel pour l’amélioration des environnements alimentaires, le Programme de nutrition de la femme enceinte et de la petite enfance, ainsi que le Programme de lutte contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire.
L’essor de l’enseignement technique et professionnel
Le gouvernement considère le renforcement du capital humain comme une priorité stratégique et mise sur une éducation de base de qualité, mais aussi sur l’Enseignement et la formation techniques et professionnels (Eftp). Pour ce sous-secteur, une stratégie nationale a été adoptée en 2019 afin de développer chez les jeunes, y compris ceux à besoins spécifiques, des compétences adaptées au marché du travail.
Dans le cadre du Programme d’actions du gouvernement (Pag 2021-2026), un vaste programme de développement des compétences est en cours. Il prévoit la création de trente Lycées techniques agricoles, dont vingt et un nouveaux et neuf réhabilités, la mise en place de huit écoles des métiers de référence, ainsi que la réhabilitation et la spécialisation de seize lycées techniques professionnels dans des domaines clés tels que l’énergie, le numérique, la maintenance industrielle, le bâtiment et les travaux publics, la menuiserie, le tourisme et l’hôtellerie. Des réformes majeures sont également engagées pour moderniser l’écosystème de l’Eftp.
En complément, le gouvernement entend développer de nouveaux curricula, renforcer la formation initiale et continue des enseignants, et mettre en place des dispositifs d’appui direct à l’insertion professionnelle et à la reconversion des jeunes diplômés. La valorisation des matières scientifiques est également au cœur de cette dynamique.
L’enseignement supérieur et la recherche en ligne de mire
L’enseignement supérieur et la recherche scientifique bénéficient d’une attention particulière. Les actions envisagées portent sur l’adéquation entre formation et emploi, la construction et l’équipement de nouveaux centres universitaires, le renforcement des infrastructures pédagogiques et administratives, ainsi que l’amélioration des conditions de vie et d’accueil des étudiants.



