Au moment où le Burkina Faso s’apprête à célébrer une nouvelle fête nationale, Ibrahim Traoré choisit de projeter une image résolument affirmée de son action à la tête du pays. Dans son adresse aux citoyens, il met en avant une dynamique qu’il juge décisive pour la réorganisation du territoire, la mobilisation nationale et la transformation économique rapporte APANews. Son propos s’articule autour d’une idée forte : le Burkina Faso serait devenu, selon lui, un repère observé au-delà de ses frontières, un espace où l’effort collectif porte déjà ses premiers résultats.
Bien plus tôt, l’Afrique de l’Ouest avait vécu une succession de ruptures politiques marquantes. Entre 1958 et 1965, les anciennes colonies de la région ont retrouvé leur souveraineté, ouvrant la voie à des trajectoires nationales distinctes. Le Burkina Faso — encore Haute-Volta — a proclamé son indépendance le 5 août 1960. Cette étape a façonné les ambitions politiques et économiques du pays, dont les dirigeants successifs ont cherché à définir le modèle de développement le plus adapté à la population. Le discours d’Ibrahim Traoré relance cette longue quête d’autonomie et replace sa gouvernance dans le prolongement d’une aspiration ancienne.
Sécurité au Burkina Faso et mobilisation des forces combattantes
Au cœur de la prise de parole du chef de l’État, la sécurité occupe une place prépondérante. Il met en avant ce qu’il décrit comme une avancée significative : la reprise de zones qui, pendant des années, échappaient au contrôle des autorités. Le Président évoque une série d’opérations menées sur plusieurs fronts, appuyées par une offensive dans laquelle les forces engagées auraient progressé rapidement, limitant les pertes humaines au strict minimum et repoussant les groupes armés.
Selon lui, ces actions ont infligé un revers notable aux acteurs violents qui opéraient dans les régions concernées. Il affirme que ces groupes se trouvent désormais contraints d’abandonner des positions stratégiques, poussés vers les frontières ou en déroute. Cette évolution, présentée comme un tournant militaire, vise à renforcer la confiance de la population dans les capacités des forces engagées ainsi que dans la stratégie impulsée par le pouvoir.
L’hommage rendu à ces combattants vise également à rappeler que les efforts ne se limitent pas aux opérations sur le terrain. Ibrahim Traoré appelle à poursuivre les engagements nécessaires pour stabiliser durablement le territoire, considérant que la souveraineté ne peut être atteinte sans une sécurisation complète du pays.
Révolution Progressiste Populaire et industrialisation du Burkina Faso
Parallèlement au volet sécuritaire, le Président développe une vision axée sur la transformation économique. Il défend une ligne reposant sur la mobilisation de toutes les composantes de la société dans le cadre de la Révolution Progressiste Populaire. Cette orientation, qu’il présente comme un élément central de son projet, repose sur un principe simple : la souveraineté politique doit être accompagnée d’une souveraineté économique et alimentaire.
Il appelle ainsi les opérateurs économiques à revoir leurs pratiques pour renforcer la valeur ajoutée produite localement. Ibrahim Traoré insiste sur la nécessité d’investir dans des unités de transformation afin de réduire la dépendance extérieure et de retenir la richesse sur le territoire national. Dans sa vision, l’industrialisation représente un levier essentiel pour créer des emplois et stabiliser le pays sur le long terme.
Son message s’adresse aussi aux enseignants, professionnels de santé et acteurs agricoles, dont il salue les contributions à des programmes qu’il considère comme déterminants pour l’avenir. Le secteur agropastoral devient, sous sa gouvernance, un pilier stratégique vers l’autonomie alimentaire, un objectif qu’il relie à la cohérence du discours sur la souveraineté : selon lui, un pays ne peut se dire souverain s’il dépend de l’extérieur pour nourrir sa population.



