À quelques jours du début de la Coupe d’Afrique des nations de football, la préparation de l’équipe sud-africaine a changé de ton. Au lieu d’échanges techniques et d’ajustements tactiques, c’est une controverse nationale qui domine désormais l’actualité des Bafana Bafana. Le sélectionneur Hugo Broos, connu pour son franc-parler, fait face à de vives critiques après des déclarations jugées discriminatoires, concernant un jeune défenseur et l’agente de celui-ci. La polémique a pris une ampleur telle qu’elle occulte momentanément les enjeux sportifs liés à la CAN 2025.
Depuis son premier sacre continental en 1996, l’Afrique du Sud a alterné périodes d’espoir et longues phases d’irrégularité. Le pays a souvent affiché l’ambition de retrouver une place forte du football africain, sans toutefois parvenir à rééditer ses performances des années 1990. Malgré quelques campagnes encourageantes, les éliminations précoces se sont multipliées. Alors que la sélection espérait aborder le tournoi au Maroc avec davantage de sérénité, l’explosion d’un scandale interne vient perturber un groupe déjà sous pression.
Polémique en Afrique du Sud autour d’Hugo Broos et des déclarations ciblant un joueur
Comme le rappelle Onze mondial, le déclenchement de cette affaire remonte à l’absence du défenseur Mbekezeli Mbokazi, retenu à Durban après avoir manqué son vol pour rejoindre le camp d’entraînement. Irrité par cet épisode qu’il considère comme un manquement professionnel, Hugo Broos a publiquement fustigé le joueur ainsi que les Orlando Pirates, reprochant au club d’avoir défendu son élément avec des explications qu’il juge peu convaincantes.
Mais les critiques sportives ont rapidement laissé place à des propos d’une autre nature. En évoquant sa future discussion avec Mbokazi, le sélectionneur a formulé une déclaration associée par de nombreux observateurs à un dérapage raciste. Cette phrase a circulé massivement, provoquant une vague d’indignation et de réactions au sein de la société sud-africaine. « C’est un garçon noir, mais il va quitter mon bureau comme un garçon blanc, car je ne peux pas l’accepter » a déclaré Bross. Ce qui aurait pu rester un simple rappel disciplinaire s’est transformé en affaire d’État, d’autant plus que la CAN approche.
Réactions politiques en Afrique du Sud et plainte déposée contre le sélectionneur
L’épisode s’est aggravé lorsque Hugo Broos s’en est ensuite pris à l’agente du joueur, mettant en cause ses compétences avec des remarques à caractère sexiste. Ces propos ont poussé l’UDM, formation politique membre de la coalition gouvernementale, à déposer une plainte auprès de la Commission sud-africaine des droits de l’homme. Ce dépôt officiel montre que l’affaire dépasse désormais le cadre sportif pour toucher aux institutions publiques chargées de veiller au respect de l’égalité et des droits fondamentaux. L’intervention de l’UDM, qui estime que les déclarations du sélectionneur ne peuvent être réduites à de simples excès verbaux, a donné une dimension plus formelle au débat.



