CAN 2025 : Samuel Eto'o face à son pari risqué

En ce début de Coupe d’Afrique des Nations 2025, le Cameroun attire l’attention moins par ce qu’il promet que par ce qu’il vient de trancher. La sélection camerounaise aborde son premier match ce mercredi face au Gabon avec une feuille de route nouvelle, issue d’une réorganisation qui a divisé les observateurs. La question n’est plus de savoir si ces choix étaient judicieux, mais s’ils peuvent produire des résultats immédiats dans le contexte impitoyable d’une CAN.

Une rupture assumée, un timing qui interroge

La mise à l’écart de Marc Brys et la publication de listes concurrentes ont créé un électrochoc. Au-delà de la polémique, ces décisions révèlent une ligne claire : Samuel Eto’o et la Fécafoot ont voulu reprendre la main sur le projet sportif, quitte à bousculer l’ordre établi en pleine préparation d’un rendez-vous majeur.

Dans le football de haut niveau, trancher est un risque. Ne pas trancher en est un autre. Le Cameroun a choisi la première option, avec une conviction affichée. Reste que le timing a interrogé : peut-on reconstruire une dynamique collective en si peu de temps ? L’histoire des grandes compétitions offre peu d’exemples de ruptures tardives couronnées de succès. Mais elle en offre quelques-uns.

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Le premier match comme révélateur

La CAN ne pardonne rien. Le calendrier est serré, la pression immédiate, les marges d’erreur quasi inexistantes. Dans ce contexte, les débats institutionnels s’effacent devant une réalité brute : ce sont les jambes, les automatismes et l’état d’esprit qui comptent.

Le rendez-vous de ce soir face au Gabon dira beaucoup. Non pas tout, mais beaucoup. On y observera la cohésion du groupe, la clarté du discours tactique, et surtout la capacité des joueurs à faire bloc malgré les turbulences récentes. Un début raté ne condamnerait pas le Cameroun, mais il relancerait immédiatement les interrogations sur le bien-fondé de ces choix.

L’expérience comme amortisseur

Le Cameroun n’en est pas à sa première crise précompétitive. Son palmarès est parsemé de campagnes menées dans des contextes explosifs, parfois même chaotiques, sans que cela n’empêche des performances remarquables. Cette capacité à transcender les tensions fait partie de l’ADN des Lions Indomptables.

Mais le football africain a changé. Les outsiders sont mieux organisés, les favoris plus fragiles. Les références historiques rassurent, mais elles ne suffisent plus. Ce qui a fonctionné en 2000 ou 2017 ne garantit rien aujourd’hui.

Le terrain comme seul juge

Le Cameroun a donc fait son choix. Il est désormais visible, assumé, et à l’épreuve du réel dès ce soir. Cette CAN 2025 dira si cette rupture renforce la cohérence ou si elle a fragilisé un édifice déjà instable. Comme toujours dans le football, le débat quittera vite les antichambres pour se fixer sur une réalité plus simple, mais bien plus exigeante : celle des résultats. Et dans ce domaine, les Lions Indomptables n’ont plus droit qu’à une seule réponse : convaincre.

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