Corée du Nord : sous-marin nucléaire et expansion massive de la production de missiles

Depuis plusieurs années, Pyongyang développe un programme d’armement nucléaire et balistique qui défie les sanctions internationales. Les autorités nord-coréennes ont multiplié les essais de missiles intercontinentaux et renforcé leurs capacités navales stratégiques. Cette montée en puissance militaire vise à garantir la survie du régime face aux menaces perçues de Washington et Séoul, tout en affirmant la Corée du Nord comme puissance nucléaire régionale. Les récentes annonces de Kim Jong-un confirment cette trajectoire avec une accélération spectaculaire des projets d’armement.

Kim Jong-un ordonne la multiplication des usines de munitions

Le dirigeant nord-coréen a exigé vendredi 26 décembre une modernisation complète de l’industrie d’armement du pays. Lors d’inspections dans plusieurs sites de production, Kim Jong-un a demandé l’augmentation de la capacité globale de fabrication de missiles et d’obus pour satisfaire les besoins croissants des forces armées. L’agence KCNA rapporte que le leader a qualifié ce secteur industriel de « capitale importance pour renforcer la dissuasion militaire ».

La construction de nouvelles usines de munitions figure parmi les priorités annoncées pour 2026. Cette expansion industrielle intervient alors que Pyongyang a considérablement intensifié ses tirs de missiles au cours des dernières années. Les experts estiment que ces lancements répétés permettent non seulement d’améliorer la précision des frappes, mais aussi de tester des armements destinés potentiellement à l’exportation vers la Russie.

Pyongyang dévoile un submersible stratégique de 8 700 tonnes

La veille, le 25 décembre, les médias officiels avaient diffusé des images montrant Kim Jong-un inspectant une coque massive de couleur bordeaux dans un chantier naval non identifié. Ce sous-marin à propulsion nucléaire, dont le déplacement atteindrait 8 700 tonnes, représente une avancée majeure pour la marine nord-coréenne. Accompagné de sa fille Ju Ae et de hauts responsables militaires, le dirigeant a examiné la structure recouverte d’une peinture anticorrosion à l’intérieur d’un vaste hall d’assemblage.

Les photographies révèlent ce qui semble être dix tubes lance-missiles disposés autour du massif du bâtiment. Seule une poignée de nations maîtrise cette technologie de propulsion nucléaire, considérée par Washington comme l’un des secrets militaires les plus stratégiques. Un analyste sud-coréen, ancien sous-marinier, estime que le navire pourrait être « sur le point d’être entièrement équipé », bien que le stade exact d’avancement reste incertain.

Kim Jong-un a justifié cette course aux armements en réponse au projet sud-coréen d’acquérir des sous-marins nucléaires avec l’appui américain. Le président Donald Trump avait autorisé Séoul lors d’une visite en octobre à développer ces submersibles, provoquant la fureur de Pyongyang. Le leader nord-coréen a dénoncé une « menace qui doit être contrée » et jugé la situation sécuritaire « négative ». Il a également été informé de recherches concernant de nouvelles armes sous-marines secrètes, dont la nature n’a pas été précisée.

Parallèlement à l’inspection navale, Kim Jong-un a supervisé mercredi le tir d’un missile antiaérien inédit, capable selon KCNA d’atteindre des cibles à 200 kilomètres d’altitude, soit dans l’espace extra-atmosphérique. Ce projectile à haute altitude et longue portée a été lancé au-dessus de la mer du Japon et aurait frappé son objectif avec précision.

Le Parti du travail de Corée devrait organiser début 2026 son premier congrès depuis cinq ans. Cette réunion stratégique permettra aux dirigeants de définir les orientations économiques et militaires pour la prochaine demi-décennie. Les récentes démonstrations de force suggèrent que la priorité restera accordée au renforcement des capacités offensives, alors que les tensions persistent avec Séoul et Washington autour du déploiement d’armements avancés dans la péninsule coréenne.