La Coupe du monde 2026 devait incarner une célébration sans frontières, portée par un format élargi et une organisation inédite à cheval sur trois pays. Pourtant, à mesure que l’échéance approche, une décision politique américaine vient jeter une ombre sur l’événement. En durcissant les conditions d’entrée sur le territoire des États-Unis, Donald Trump replace la question migratoire au cœur de l’actualité sportive mondiale, avec des conséquences immédiates pour une partie du public africain.
Travel ban américain et Coupe du monde 2026 une séparation nette entre joueurs et supporters
Le travel ban constitue un instrument de la politique migratoire américaine sous l’ère Trump. Initialement pensé comme une mesure de sécurité nationale, il a ciblé différents pays à majorité africaine ou moyen-orientale, avec des modalités variables selon les périodes. Le principe reste le même : limiter, voire interdire, l’accès au territoire américain à certains ressortissants, indépendamment des motifs de voyage. Cette mécanique, déjà éprouvée lors du premier mandat de Donald Trump, ressurgit alors que les États-Unis s’apprêtent à accueillir, avec le Mexique et le Canada, le plus grand tournoi de football de la planète. C’est précisément cette collision entre agenda politique et calendrier sportif qui alimente aujourd’hui les interrogations.
Cette initiative présidentielle est toutefois claire sur un point : les sportifs professionnels ne sont pas concernés. Les joueurs, encadreurs et délégations officielles des équipes qualifiées pourront entrer aux États-Unis sans entrave. Les sélections africaines engagées dans la compétition ne risquent donc aucune exclusion sportive liée à ces restrictions. Sur le terrain, le Mondial reste intact.
D’après Goal, la situation est tout autre pour les supporters. Pour eux, le visa américain pourrait devenir un obstacle majeur. Les ressortissants de pays soumis à des restrictions partielles, comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, pourraient faire face à des procédures longues et incertaines. Quant aux pays frappés par une interdiction totale d’entrée — le Burkina Faso, le Mali, le Niger ou le Sud Soudan — leurs supporters pourraient tout simplement être empêchés de se rendre aux États-Unis.
Sénégal Côte d’Ivoire des tribunes africaines menacées
La nouvelle liste publiée par l’administration américaine fait particulièrement réagir en Afrique. Cinq pays africains figurent parmi ceux frappés par une interdiction complète d’entrée sur le sol américain. Même si certaines équipes ne sont pas qualifiées pour la Coupe du monde 2026, cette mesure réduit à néant la possibilité, pour leurs supporters, de vivre l’événement sur place.
Pour le Sénégal et la Côte d’Ivoire, deux sélections déjà qualifiées, la situation est plus nuancée mais tout aussi sensible. Les restrictions partielles ne bloquent pas systématiquement les visas, mais elles renforcent les contrôles et rallongent les délais. Des milliers de fans pourraient renoncer face à une procédure jugée trop incertaine, alors même que le Mondial repose en grande partie sur la ferveur populaire et la mobilité des supporters.



