FIFA : Sepp Blatter s'en prend à Gianni Infantino

L’ancien patron du football mondial sort de son silence pour adresser une volée de critiques cinglantes à la direction actuelle de la fédération internationale. À 89 ans, Sepp Blatter n’a rien perdu de sa pugnacité. Dans les colonnes du Telegraph, le Suisse qui a présidé la FIFA pendant dix-sept ans, de 1998 à 2015, avant d’être écarté dans la tourmente d’un vaste scandale de corruption, s’est livré à un réquisitoire particulièrement sévère contre la gestion de son successeur Gianni Infantino. Sans jamais prononcer son nom, préférant l’appeler « le leader », l’octogénaire a multiplié les attaques sur plusieurs fronts.

Coupe du monde 2034 et influence saoudienne : les craintes de Blatter

L’attribution de la Coupe du monde 2034 à l’Arabie saoudite cristallise les inquiétudes de l’ancien dirigeant. Selon lui, le royaume « met le football en danger » et serait désormais aux commandes du ballon rond mondial. Cette mainmise supposée sur les décisions de la FIFA représente à ses yeux une dérive préoccupante pour l’avenir du sport.

Blatter s’en prend également au gigantisme croissant des compétitions. Le passage à 48 équipes pour le Mondial, effectif dès l’été prochain, et la multiplication des épreuves comme la nouvelle Coupe du monde des clubs imposent selon lui des cadences insoutenables aux joueurs. « Le leader n’écoute pas les joueurs », déplore-t-il, pointant une déconnexion entre les instances dirigeantes et ceux qui font vivre ce sport sur les pelouses.

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Affaire Ronaldo et Prix Trump : Blatter dénonce l’arbitraire à la FIFA

La récente réduction de la suspension de Cristiano Ronaldo a particulièrement fait bondir l’ex-président. L’attaquant portugais, expulsé lors du match contre l’Irlande le 13 novembre dernier, a vu sa sanction ramenée à un seul match ferme, purgé face à l’Arménie, au lieu des trois initialement prévus. Cette clémence, qui permettra au quintuple Ballon d’Or de disputer la Coupe du monde dès le premier jour, s’apparente pour Blatter à un « fait du prince ». Il rappelle que les questions disciplinaires devraient être traitées comme devant un tribunal, non par décision unilatérale.

L’ancien dirigeant ironise aussi sur le projet de remettre un « Prix FIFA pour la paix » à Donald Trump, qu’il interprète comme une compensation après l’attribution du Prix Nobel de la Paix à Maria Corina Machado pour son combat démocratique au Venezuela.

Malgré son âge avancé, Blatter n’exclut pas un retour à la tête de la FIFA en 2027, à 91 ans. Une ambition qui témoigne de son attachement viscéral à une institution qu’il juge aujourd’hui à la dérive, évoluant selon ses mots « dans une sphère où demain il organisera le football dans la stratosphère ».

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