Le Chant d’Oiseau de Cotonou a accueilli, le samedi 29 novembre 2025, le Forum national sur les enjeux de l’intelligence artificielle au Bénin. L’initiative marque la dernière phase du Projet de mobilisation et de plaidoyer pour un développement inclusif de l’IA, conduit par l’ONG Save Our Planet, avec l’appui de Niyel, du Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) et de UK International Development.
Entre septembre et octobre, l’ONG a animé trois ateliers locaux à Parakou, Bohicon et Porto-Novo ainsi que trois émissions radiophoniques en bariba, fon et goun. Cent cinquante citoyens, issus de groupes sociaux variés, ont contribué à ces consultations. Le forum de Cotonou a permis de présenter l’ensemble des résultats et de soumettre un corpus de recommandations aux acteurs publics.
Dans son mot d’ouverture, le représentant de l’ONG Save Our Planet a rappelé que ce processus repose sur une mobilisation à la base. Il a indiqué que les consultations ont mis en lumière des attentes fortes et des inquiétudes autour de l’usage de l’IA. Il a aussi souligné l’importance d’un dialogue entre pouvoirs publics, société civile, secteur privé et milieux scientifiques, afin de définir un cadre de gouvernance adapté.
La directrice du plaidoyer et de l’impact à Niyel, Laetitia Badolo, a insisté sur la nécessité d’un espace où les citoyens expriment leurs préoccupations. Elle a noté que les contributions issues des ateliers, des émissions en langues nationales et des échanges en ligne témoignent d’une demande claire : une intelligence artificielle accessible et utile à l’ensemble de la population. Selon elle, l’enjeu est d’ancrer les politiques publiques dans les réalités locales et d’assurer une implication continue des communautés dans la définition des priorités nationales.
Les travaux du forum ont abouti à cinq ensembles de recommandations. Le premier porte sur la création d’une gouvernance multipartite intégrant société civile, chercheurs et secteur privé, avec une attention particulière pour les groupes sous-représentés. Le second insiste sur la littératie technologique, la formation en IA et la reconversion professionnelle, avec des supports pédagogiques adaptés aux langues et aux niveaux d’accès au numérique.
Un troisième axe concerne la transparence des décisions algorithmiques, la responsabilité des acteurs et la mise en place de cadres d’audit. Le quatrième met l’accent sur la priorisation de secteurs jugés stratégiques comme la santé, l’agriculture et l’éducation, ainsi que sur l’analyse des effets de l’IA sur l’emploi. Enfin, les participants proposent une gouvernance structurée des données, soutenue par des protocoles clairs, une coopération internationale et un renforcement de la recherche. Le forum doit désormais déboucher sur une feuille de route de plaidoyer et sur la diffusion d’un rapport de synthèse. Les organisateurs souhaitent qu’un réseau d’acteurs se mobilise pour suivre l’application des recommandations et maintenir un dialogue régulier avec les autorités.



