La récente prise de parole d’Olusegun Obasanjo continue de provoquer des remous politiques au Nigeria. L’ancien chef d’État a mis en doute la capacité du gouvernement actuel à endiguer la montée du terrorisme et a même évoqué l’éventualité d’une aide extérieure si la situation ne s’améliorait pas. Ces propos ont poussé la présidence à réagir fermement, en contestant à la fois la pertinence de ses critiques et son bilan passé.
Depuis plusieurs années, le Nigeria affronte des attaques récurrentes menées par divers groupes armés opérant dans plusieurs régions. Le nord-est est marqué par des violences persistantes, et des zones rurales du centre et du nord-ouest subissent régulièrement incursions et enlèvements. Cette réalité alimente les tensions politiques autour de la lutte contre l’insécurité, un sujet sur lequel les interventions publiques des anciens dirigeants suscitent souvent des réactions immédiates du pouvoir. C’est dans cette dynamique que se situe l’épisode opposant Obasanjo et la présidence.
Réplique du gouvernement nigérian face aux critiques d’Obasanjo sur Tinubu
La présidence n’a pas tardé à remettre en question la légitimité d’Obasanjo à juger l’action de Bola Tinubu selon un rapport de Punch Newspaper. Par l’intermédiaire de son conseiller spécial chargé des médias, Sunday Dare, elle a estimé que l’ancien dirigeant manquait de cohérence en appelant aujourd’hui à une intervention étrangère alors que, selon elle, il aurait laissé prospérer les premières racines du terrorisme durant son propre mandat. Le gouvernement considère qu’inviter des puissances étrangères à intervenir équivaut à renoncer à une part essentielle de la souveraineté du pays.
Sunday Dare a également dénoncé ce qu’il qualifie d’« abandon de responsabilité ». Pour lui, suggérer que le Nigeria cède la gestion de sa sécurité à d’autres nations ne relève pas d’une stratégie constructive. Selon cette communication officielle, une telle posture ne correspondrait pas à l’attitude attendue d’un ancien président, censé rassembler et renforcer les institutions nationales plutôt que de plaider pour leur affaiblissement.
En réponse aux inquiétudes exprimées en public par Obasanjo, la présidence assure que le gouvernement est pleinement engagé dans la lutte contre les violences armées. Elle rejette toute idée d’impuissance et affirme que les forces de sécurité continuent d’opérer dans plusieurs zones du territoire, avec l’objectif de réduire progressivement la capacité de nuisance des groupes actifs.
Les enjeux sécuritaires au Nigeria selon la présidence et les tensions avec l’opposition
Pour étayer sa position, le gouvernement met en avant une description détaillée des menaces auxquelles le pays est confronté. Il évoque un ensemble d’acteurs reliés entre eux par des intérêts convergents. Les autorités parlent d’une constellation composée de groupes affiliés à des organisations internationales reconnues, de factions inspirées par l’idéologie d’Al-Qaïda ou de l’État islamique, de groupes locaux se présentant comme de simples bandits, ainsi que de réseaux transfrontaliers tirant profit des failles frontalières. Cette mosaïque, selon la présidence, agit de manière coordonnée en partageant financements, renseignements, armements et moyens logistiques.
La présidence estime que ces acteurs poursuivent un objectif commun : fragiliser les institutions et imposer leur domination dans certaines zones. Elle souligne que ces organisations constituent une menace directe pour la stabilité nationale. Ce tableau, présenté comme une réalité opérationnelle, sert de base à la défense du gouvernement face aux critiques de l’opposition ou d’anciens dirigeants. En rappelant l’ampleur du phénomène, la présidence entend démontrer que les difficultés rencontrées aujourd’hui ne peuvent être attribuées à une seule administration.
La polémique déclenchée par les propos d’Obasanjo intervient quelques semaines après des déclarations du président américain Donald Trump, qui avait évoqué la possibilité d’intervenir contre les groupes responsables de violences envers des communautés chrétiennes au Nigeria. La position d’Obasanjo a donc été interprétée par la présidence comme un écho direct à ces prises de position étrangères, ce qui a contribué à renforcer la fermeté de la réponse.

Tinubu doit avoir l’honnêteté de reconnaître la pertinence des propos de Obasanjo relatifs aux failles sécuritaires pour endiguer les multiples menaces auxquelles sont confrontées le Nigeria.
La proposition loin de faire l’unanimité rentre pour autant dans une approche de solutions pour lutter efficacement contre les groupes de bandits armées qui opèrent au nord du Nigeria et dans les pays frontaliers .
C’est une piste à exploiter loin d’être politicienne pour la sécurisation de la région afin que lescpopulations retrouvent la quiétude.
Ce que je crois.