Après plusieurs semaines de crispations verbales et de malentendus diplomatiques, Abuja affirme avoir tourné la page d’un épisode sensible avec Washington. Les autorités nigérianes assurent que les tensions provoquées par des déclarations de Donald Trump sont désormais apaisées et que les échanges entre les deux pays ont retrouvé un ton constructif. D’après Le Figaro, cette annonce vise à rassurer, autant sur le plan diplomatique que sécuritaire, dans un pays confronté à de multiples défis internes.
Nigeria États-Unis : une coopération stratégique mise à l’épreuve
Le Nigeria et les États-Unis entretiennent depuis des décennies une relation fondée sur des intérêts convergents. Washington considère Abuja comme un partenaire clé en Afrique de l’Ouest, en raison de son poids démographique, de son rôle économique et de son influence politique régionale. Les deux pays coopèrent notamment dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, du commerce et de l’énergie. Les USA figurent parmi les principaux partenaires commerciaux du Nigeria, tandis que les entreprises américaines sont présentes dans les secteurs du pétrole, du gaz, des télécommunications et des services.
Cette relation n’a toutefois jamais été exempte de frictions. Les questions liées aux droits humains, à la gouvernance et à la gestion des conflits internes ont régulièrement suscité des échanges tendus. Les autorités nigérianes ont, de leur côté, souvent insisté sur la complexité des réalités sécuritaires locales et sur la nécessité d’une lecture nuancée des violences qui touchent certaines régions du pays. C’est dans ce climat de coopération parfois heurtée que sont intervenues les déclarations de Donald Trump, ravivant des susceptibilités déjà existantes et préparant le terrain aux récents ajustements diplomatiques.
Donald Trump et les accusations religieuses
La crispation est née lorsque Donald Trump a évoqué une prétendue persécution ciblée des chrétiens au Nigeria par des groupes qualifiés de « terroristes islamistes ». Ces propos ont été perçus à Abuja comme une simplification excessive d’une situation sécuritaire extrêmement dégradée, marquée par des violences multiples impliquant des groupes armés, des conflits communautaires et des rivalités locales. Le Nigeria, pays de plus de 230 millions d’habitants, est partagé entre communautés chrétiennes et musulmanes, et les autorités rappellent que les victimes des violences appartiennent à toutes les confessions.
Face à ces accusations, le gouvernement nigérian a privilégié la voie du dialogue. Le ministre de l’Information, Mohammed Idris, a indiqué lors de sa conférence de presse annuelle que le différend avec les États-Unis avait été en grande partie résolu. Selon lui, des échanges fermes, mais respectueux, ont permis de dissiper les incompréhensions et de rétablir un climat de travail plus serein. Abuja met en avant un engagement diplomatique direct, visant à réaffirmer la réalité du terrain sécuritaire et à souligner les efforts déployés par l’État nigérian pour contenir les violences. Les autorités insistent également sur le fait que ces discussions ont abouti à un partenariat renforcé avec Washington, sans remettre en cause les priorités communes.



