Mines en Afrique : une importante raffinerie d'alumine annoncée en Guinée

La Guinée franchit une nouvelle étape dans la valorisation de ses ressources minières. Le 12 décembre, les autorités guinéennes ont officialisé le lancement d’un vaste projet de raffinerie d’alumine à Boké, une région déjà au cœur de l’activité extractive du pays. Cette annonce confirme la volonté des dirigeants de faire évoluer l’exploitation de la bauxite vers des activités industrielles plus structurantes, capables de générer davantage de valeur sur le territoire national.

Secteur minier en Afrique et poids stratégique de la Guinée

Dans de nombreux pays africains, le secteur minier constitue l’un des principaux moteurs économiques. Il soutient les recettes publiques, attire des investissements étrangers et façonne des bassins d’emplois, même si la transformation locale des matières premières reste souvent limitée. La Guinée illustre bien cette réalité. Dotée de réserves de bauxite parmi les plus importantes au monde, elle s’est longtemps positionnée comme un fournisseur majeur de minerai brut. L’annonce faite à Boké marque un tournant, en mettant l’accent sur une étape intermédiaire clé : la production d’alumine, matière indispensable à la fabrication de l’aluminium.

Ce projet n’est pas isolé. Il fait suite à une autre raffinerie annoncée à Boffa, également dans le nord-ouest du pays, traduisant une orientation claire vers une montée en gamme industrielle. À travers ces initiatives, la Guinée cherche à consolider son rôle dans la chaîne de transformation, sans se limiter à l’extraction.

Raffinerie d’alumine de Boké et rôle du Winning Consortium en Guinée

La future raffinerie de Boké repose sur un partenariat dominé par des acteurs chinois. Le Winning Consortium Alumina Guinea (WCAG), déjà actif dans l’exploitation de la bauxite dans la région et impliqué dans le projet minier de Simandou, détient une position centrale dans ce nouvel investissement. Son engagement confirme la continuité des relations industrielles entre la Guinée et des groupes étrangers déjà bien implantés sur le terrain.

Avec une capacité annoncée de 1,2 million de tonnes d’alumine par an, l’infrastructure figure parmi les projets industriels les plus ambitieux jamais lancés dans le pays. Le montant de l’investissement, estimé à plus de 1,2 milliard de dollars américains, témoigne de l’ampleur des moyens mobilisés. Une telle installation nécessite non seulement des équipements lourds, mais aussi des aménagements logistiques et énergétiques, éléments déterminants pour le fonctionnement d’une raffinerie de cette envergure.

La cérémonie de lancement, organisée à Boké, a réuni des membres du gouvernement, des représentants diplomatiques, des partenaires industriels, ainsi que des autorités locales et des populations de la Basse-Guinée. Cette mobilisation institutionnelle et communautaire souligne l’importance accordée au projet, tant sur le plan économique que symbolique.

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