Netflix : Submersion s'impose parmi les films les plus regardés

Depuis son arrivée sur le marché du streaming en 2007, Netflix a progressivement transformé les habitudes de consommation audiovisuelle mondiales. La plateforme américaine a bousculé le modèle traditionnel de la télévision en proposant un catalogue accessible à la demande, sans publicité ni contrainte horaire. Cette révolution s’est accentuée avec la production de contenus originaux, permettant à Netflix de rivaliser directement avec les studios hollywoodiens et les chaînes télévisées classiques. Désormais installée dans plus de 190 pays, la plateforme compte des centaines de millions d’abonnés qui délaissent progressivement les grilles de programmes fixes au profit d’une offre personnalisable. Cette domination du streaming trouve une nouvelle illustration avec le succès inattendu de Submersion, qui démontre la capacité de Netflix à propulser des productions internationales au sommet des audiences mondiales.

Le blockbuster sud-coréen Submersion a créé la surprise trois jours après sa mise en ligne le 19 décembre 2025. Le film du réalisateur Kim Byung-woo a immédiatement conquis la première place du classement Netflix dans de nombreux territoires, France comprise. Cette performance éclair détrone même Wake Up Dead Man, le dernier volet très attendu de la franchise À couteaux tirés, pourtant considéré comme indétrônable. Plus surprenant encore, Submersion dépasse en audience le combat de boxe opposant Jake Paul à Anthony Joshua, événement sportif pourtant largement médiatisé.

Un film catastrophe sud-coréen qui bouscule les codes du genre

Submersion raconte l’histoire d’An-Na Koo, spécialiste en intelligence artificielle, qui tente désespérément de sauver son fils alors qu’une apocalypse aquatique engloutit la planète. Des astéroïdes s’écrasent sur l’Antarctique, provoquant la fonte des glaces et une montée catastrophique des eaux. L’humanité vit son dernier jour tandis que des vagues gigantesques submergent les villes. Dans ce chaos, An-Na se réfugie au sommet d’un immeuble où elle rencontre Son Hee-jo, un agent de sécurité mystérieux incarné par Park Hae-soo, connu pour son rôle du joueur numéro 218 dans Squid Game.

Publicité

La force narrative du film repose sur un retournement majeur qui transforme radicalement l’expérience spectateur. L’apocalypse n’est qu’une simulation générée par une intelligence artificielle. L’humanité a déjà fui la Terre ravagée, et les scientifiques cherchent à développer une IA capable de ressentir des émotions humaines authentiques. L’objectif consiste à transférer la conscience humaine dans des corps synthétiques capables de survivre sur la planète dévastée. Les événements traumatisants vécus par An-Na servent donc à éduquer l’IA, lui apprenant la peur pour son enfant à travers 21 000 simulations successives. Les chiffres changeants sur le t-shirt blanc d’An-Na témoignent de ces multiples tentatives jusqu’à ce qu’elle parvienne finalement à sauver son fils et que l’IA développe une véritable empathie.

Submersion divise la critique malgré son triomphe public

Le succès commercial contraste fortement avec l’accueil critique mitigé. Sur Rotten Tomatoes, Submersion plafonne à 60% d’approbation chez les critiques professionnels et chute même à 40% côté spectateurs. Cette dichotomie révèle un film qui séduit par son ambition tout en frustrant par ses choix narratifs. Les critiques saluent unanimement la performance de Kim Da-mi, révélée par le diptyque The Witch, dont l’engagement physique et émotionnel transcende le matériau. Les scènes aquatiques, tournées avec de nombreux effets pratiques, offrent un réalisme saisissant qui renforce l’immersion.

Toutefois, beaucoup regrettent que le film abandonne progressivement sa dimension de survival haletant pour s’enfoncer dans des explications complexes mêlant boucles temporelles, transhumanisme et conscience artificielle. Cette hybridation entre film catastrophe et science-fiction conceptuelle crée une œuvre bancale qui dilue ses enjeux initiaux. Certains spectateurs déplorent une seconde partie répétitive et confuse, où l’excès d’explications théoriques neutralise la tension émotionnelle. D’autres apprécient au contraire cette sophistication narrative qui évite les clichés du genre et propose une réflexion sur les frontières entre conscience humaine et numérique.

La fin du film suggère néanmoins que certaines régions terrestres n’ont pas été totalement submergées. L’humanité envisage d’y retourner, aidée par ces êtres synthétiques désormais capables d’empathie. Cette ouverture laisse planer la possibilité d’une suite, bien qu’aucune confirmation officielle n’ait été apportée par Netflix. Le film pose des questions existentielles sur la nature de l’humanité et sur ce qui reste de notre essence lorsqu’elle est transférée dans des enveloppes artificielles.

Malgré les réserves exprimées, Submersion illustre la puissance de Netflix pour transformer un film aux critiques partagées en phénomène d’audience planétaire. Cette capacité à propulser des productions non-anglophones au sommet des tendances mondiales confirme l’évolution du paysage audiovisuel, où le streaming redéfinit les règles du succès cinématographique en s’affranchissant des circuits de distribution traditionnels.

Laisser un commentaire