Putsch en Guinée-Bissau : les militaires expliquent pourquoi ils l'ont réalisé

Le putsch intervenu en Guinée-Bissau à la fin du mois de novembre est survenu alors que le pays attendait les résultats de l’élection présidentielle organisée quelques jours plus tôt. L’absence de proclamation officielle et les tensions entre partisans de plusieurs candidats avaient placé le processus électoral dans une phase d’incertitude. C’est dans ce climat que des militaires ont pris le contrôle des institutions, affirmant agir pour prévenir une dégradation rapide de la situation sécuritaire. Depuis, une transition politique a été annoncée, tandis que les autorités militaires cherchent à justifier publiquement leur intervention.

Guinée-Bissau : le coup d’État présenté comme une mesure de prévention des violences

Les responsables militaires affirment que leur action visait avant tout à empêcher des affrontements directs entre les partisans du président Umaro Sissoco Embaló et ceux du principal opposant Fernando Dias da Costa. Selon eux, la période d’attente des résultats électoraux faisait craindre une escalade rapide, susceptible de déboucher sur un bain de sang entre ces deux camps rivaux. Les autorités militaires ont souligné que l’intervention de l’armée avait permis d’éviter ce type de confrontation armée impliquant des civils.

Cette lecture des événements s’accompagne d’un rejet de l’idée selon laquelle le putsch aurait mis fin au processus électoral. Les autorités militaires estiment que les élections, telles qu’elles sont organisées dans le pays, n’ont pas permis par le passé de résoudre les crises récurrentes. Elles mettent en avant un modèle jugé inadapté, considérant que les scrutins successifs n’ont pas apporté de stabilité durable.

Transition politique en Guinée-Bissau et critiques du modèle électoral

Pour encadrer la période ouverte par le renversement du pouvoir, les militaires ont désigné le général Horta N’Tam à la tête d’une transition annoncée pour une durée d’un an. Ce dernier est présenté comme un proche d’Umaro Sissoco Embaló, président renversé lors du putsch. Les responsables militaires affirment que cette transition doit permettre de repenser l’organisation politique du pays, tout en écartant l’idée que l’armée chercherait à s’installer durablement au pouvoir.

Le général Horta N’Tam a déclaré que les accusations portant sur une interruption volontaire du processus électoral ne reflétaient pas, selon lui, la réalité des faits. Les militaires insistent sur la nécessité de revoir les mécanismes de gestion des crises politiques et militaires, estimant que les élections, en l’état, ne constituent pas une réponse suffisante aux tensions internes.

Alors que la transition débute, les autorités militaires cherchent à légitimer leur action auprès de la population et des partenaires extérieurs. La situation reste cependant marquée par des interrogations sur la suite du calendrier politique et sur la manière dont seront traitées les attentes liées au scrutin interrompu.

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