La Constitution révisée du Bénin sera bientôt promulguée. L’annonce a été faite ce mercredi 17 décembre 2025 par le président de la République, Patrice Talon, lors du Conseil des ministres réuni en session ordinaire. Cette étape intervient après la validation du texte par la Cour constitutionnelle, achevant ainsi le processus institutionnel engagé depuis plusieurs semaines.
L’annonce du chef de l’État marque l’ultime phase d’une procédure entamée à l’Assemblée nationale. Le vendredi 14 novembre 2025, les députés de la 9ᵉ législature ont adopté la loi n°2025-20 portant modification de la Constitution du 11 décembre 1990, déjà révisée en 2019. La séance plénière s’est tenue au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, sous la présidence de Louis Gbèhounou Vlavonou. Le texte a été adopté à bulletin secret par 90 voix pour et 19 contre.
Avant ce vote décisif, les parlementaires se sont prononcés sur la prise en considération du projet de révision, conformément à l’article 154 de la Constitution. Sur 109 députés présents ou représentés, 87 ont voté en faveur du projet, contre 22 oppositions. Cette étape a permis l’examen du texte introduit par les présidents des groupes parlementaires Assan Seybou (Bloc républicain) et Aké Natondé (Union progressiste le Renouveau).
À l’issue des travaux, les députés ont validé une réforme d’ampleur. Quinze nouveaux articles ont été introduits et dix-huit articles existants ont fait l’objet de modifications. L’un des changements majeurs concerne la durée du mandat présidentiel. L’article 42 modifié fixe désormais le mandat du président de la République à sept ans, renouvelable une seule fois, tout en précisant qu’aucune personne ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels au cours de sa vie.
La révision consacre également l’instauration d’un Parlement bicaméral. Le pouvoir législatif est désormais exercé par l’Assemblée nationale et un Sénat, conformément à l’article 79 modifié. L’article 113.1 définit les missions de cette nouvelle institution, chargée de contribuer à la régulation de la vie politique et à la consolidation des fondements de l’État, notamment la démocratie, la paix et la sécurité. Les lois et résolutions adoptées par l’Assemblée nationale seront dorénavant transmises à la fois au président de la République et au président du Sénat.
La réforme harmonise par ailleurs la durée des mandats électifs. Les députés, les maires et les conseillers communaux exerceront désormais des mandats de sept ans. Le texte introduit aussi une disposition relative à la discipline politique : tout député qui quitte la formation ayant soutenu sa candidature perd automatiquement son siège.



