« Sale, dégoûtant, rongé par le crime » : un ministre somalien répond à Trump

Lors d’un rassemblement en Pennsylvanie mardi, le président américain Donald Trump a une nouvelle fois visé la Somalie et sa population avec des propos particulièrement durs. Il a qualifié le pays de « désastre » et décrit ses habitants comme « sales, dégoûtants et criminels », évoquant en outre la piraterie qui sévit le long des côtes somaliennes. Ces déclarations ont immédiatement suscité la réaction des autorités somaliennes et ravivent les tensions entre Washington et Mogadiscio.

Défense et dignité du peuple somalien

Jeudi, dans un message envoyé à Reuters, le ministre somalien de la Défense, Ahmed Moallim Fiqi, a vigoureusement répondu aux critiques. Il a rappelé que les Somaliens sont réputés pour leur courage, leur persévérance et leur travail face aux épreuves. Fiqi a souligné que malgré les guerres, famines et attaques de groupes extrémistes, le peuple somalien a su garder sa dignité et sa capacité à se relever. Tout en remerciant les États-Unis pour leur soutien militaire contre les militants liés à al-Qaïda, il a insisté pour que la Somalie ne soit pas réduite à des clichés négatifs, et a suggéré à Trump de se concentrer sur ses propres responsabilités envers les citoyens américains plutôt que de critiquer son pays.

Trump a centré ses propos sur la migration et sur ce qu’il présente comme la criminalité des Somaliens, mentionnant notamment la piraterie au large des côtes du pays. Pour le ministre somalien, ces commentaires sont non seulement injustes, mais ignorent les défi auxquels la Somalie fait face depuis des décennies. Il a également souligné que la diaspora somalienne apporte une contribution positive partout dans le monde, et qu’aucune critique ne peut ternir cette image.

Relations bilatérales et enjeux migratoires

Ces événements s’insèrent dans un contexte de coopération militaire et de tensions migratoires entre les deux pays. Les États-Unis maintiennent des opérations ciblées contre al‑Shabaab et d’autres groupes extrémistes sur le territoire somalien, en coordination avec le gouvernement local. Cependant, ces interventions suscitent parfois des critiques pour leurs impacts civils et alimentent un sentiment de méfiance. Parallèlement, la diaspora somalienne aux États-Unis est confrontée à des mesures strictes, dont la fin du statut de protection temporaire pour certains migrants et des arrestations ciblées, ce qui nourrit le ressentiment au sein de la communauté.

La controverse actuelle souligne l’équilibre délicat entre coopération stratégique et respect de la dignité nationale. Pour le ministre, la Somalie reste attachée à ses relations avec Washington, mais rejette fermement que la rhétorique politique ne doit pas déformer la perception de son peuple ni de son histoire de résilience et de survie.

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