Une nouvelle tragédie liée à l’émigration clandestine a frappé les côtes sénégalaises. Dans la nuit de lundi à mardi, une pirogue surchargée a chaviré en mer, provoquant la mort d’au moins douze personnes et laissant de nombreuses familles dans l’angoisse, alors que des recherches sont toujours en cours pour retrouver d’éventuels disparus.
Un naufrage meurtrier près de Ngazobil
Selon les premières informations disponibles, l’embarcation a sombré vers 4 heures du matin au large de Ngazobil, non loin de Joal. Le bilan provisoire fait état de douze décès confirmés par des sources sécuritaires. Trente-et-une personnes ont pu être secourues, tandis qu’un rescapé a été évacué en urgence vers l’hôpital de Joal.
L’embarcation, partie des îles du Saloum, aurait transporté près de deux cents candidats à l’émigration en direction des îles Canaries. Plusieurs passagers restent introuvables, ce qui a conduit la Marine nationale et les services de secours à maintenir les opérations de recherche malgré des conditions difficiles en mer.
Pression persistante et rôle des passeurs
Ce naufrage intervient alors que les itinéraires de l’émigration irrégulière ont été profondément modifiés ces derniers mois. Face au renforcement de la surveillance sur certains points du littoral sénégalais, les réseaux de passeurs ont déplacé leurs activités vers des zones moins contrôlées. En 2024, la Mauritanie est devenue la principale zone de départ vers les Canaries, avec près de 25 000 migrants recensés.
Dans le même temps, les autorités espagnoles ont signalé une chute spectaculaire des arrivées irrégulières directement en provenance des côtes sénégalaises, évoquant un recul de 91 %. Cette évolution coïncide avec le renforcement des coopérations opérationnelles entre Dakar et Madrid pour freiner les traversées en pirogue. Malgré ces efforts, les drames en mer se poursuivent, alimentés par l’action de passeurs qui continuent d’exploiter la détresse de nombreux candidats au départ.
Une enquête a été ouverte afin d’établir les circonstances exactes de ce nouveau naufrage et d’identifier les responsabilités liées à l’organisation du voyage. Pendant ce temps, l’attente demeure pour les familles, suspendues aux résultats des recherches, dans un Sénégal une nouvelle fois endeuillé par les risques mortels de l’émigration clandestine.



