La réouverture du dossier de diffamation opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang remet sur le devant de la scène une affaire qui a marqué la vie politique et judiciaire récente. Alors que le débat se déplace désormais sur le terrain de la révision, juristes et observateurs s’accordent sur un point : l’issue dépendra étroitement de la capacité des parties à produire des éléments nouveaux suffisamment probants pour justifier un nouvel examen.
Procès risqué pour chacune des parties
Selon l’analyse du juriste Me El Amath Thiam, relayée par Sud Quotidien, la révision du procès ouvre une fenêtre juridique pour Ousmane Sonko, tout en comportant un risque réel si aucun fait nouveau solide n’est établi. En droit, la révision d’une décision pénale demeure une procédure encadrée et exigeante, fondée sur l’apparition d’éléments déterminants inconnus au moment du jugement initial. À défaut, la décision antérieure reste appelée à s’imposer.
Pour Mame Mbaye Niang, cette démarche n’est pas sans enjeu. Une révision admise pourrait fragiliser la décision civile qui lui avait accordé 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts, ainsi que la stabilité de la victoire judiciaire obtenue. L’ancien ministre du Tourisme demeure donc attentif à la solidité des arguments avancés dans cette nouvelle phase.
Affaire judicaire aux conséquences politiques
Le dossier trouve son origine dans les accusations portées par Ousmane Sonko sur la gestion des fonds du programme PRODAC, accusations qui avaient conduit Mame Mbaye Niang à saisir la justice pour diffamation. En mars 2023, la condamnation de Sonko à deux mois de prison avec sursis et à une amende avait eu des répercussions politiques majeures, notamment sur son éligibilité, faisant de ce procès l’un des plus suivis et contestés de ces dernières années.
La révision intervient donc sur un terrain déjà chargé, où s’entremêlent enjeux juridiques et portée symbolique. Si la procédure vise avant tout à vérifier la conformité du jugement à la lumière d’éléments nouveaux, elle est observée avec attention en raison de l’impact qu’avait eu la décision initiale sur la trajectoire politique du leader de Pastef.
À ce stade, aucune conclusion ne peut être tirée sur l’issue de la révision. Tout dépendra de la nature et de la force des éléments présentés devant la juridiction compétente. La procédure, strictement encadrée, dira si ce dossier retrouve une nouvelle lecture judiciaire ou s’il confirme les décisions déjà rendues.



