L’Assemblée nationale a examine le projet de loi de finances initiale 2026, un document qui reconfigure les priorités de l’État en matière de gestion publique. La hausse des recettes et des dépenses traduit un repositionnement budgétaire important, dans un contexte où les parlementaires cherchent à concilier exigences économiques, discipline financière et attentes sociales. Le rapport présenté en séance plénière détaille des orientations chiffrées qui redessinent les équilibres du prochain exercice.
Evolution des recettes et dépenses
Les prévisions établies pour 2026 annoncent une augmentation notable des recettes, atteignant 6 188,8 milliards de francs CFA, contre 5 014,3 milliards en 2025. Cette progression s’accompagne d’une hausse des dépenses publiques, évaluées à 7 433,9 milliards, soit une différence significative avec le montant de l’année précédente. L’écart entre les deux indicateurs alimente un déficit porté à 5,37 % du PIB, selon les estimations de la commission des finances.
À l’intérieur du budget général, plusieurs postes importants structurent les chiffres : les intérêts de la dette et les commissions représentent 1 190,6 milliards ; la masse salariale projetée atteint 1 532,8 milliards ; les acquisitions de biens, services et transferts courants sont fixés à 1 650 milliards. S’ajoutent les dépenses en capital financées par ressources internes (1 448,9 milliards) et externes (1 355 milliards). Les comptes spéciaux du Trésor affichent, quant à eux, un niveau d’équilibre fixé à 256,7 milliards, en progression par rapport à 2025.
L’un des points signalés par la commission concerne la diminution des tirages sur dons-projets, estimés à 145,2 milliards pour 2026, soit une réduction de 54,8 milliards par rapport à l’année précédente. Parallèlement, la pression fiscale devrait atteindre 23,2 % du PIB, contre 19,3 % dans la loi de finances 2025, ce qui marque un ajustement significatif de l’effort contributif national.
Orientations de la gouvernance budgétaire
Les déclarations du rapporteur général de la commission des finances rappellent que la loi de finances 2026 repose sur des mesures destinées à renforcer la gestion publique. Les réformes avancées visent, selon lui, à améliorer l’utilisation des ressources et à donner plus de cohérence à l’action budgétaire. Il souligne également que les réformes engagées n’ont de sens que si elles produisent des améliorations perceptibles pour la population, estimant que cet exercice budgétaire doit recentrer la dépense publique sur des priorités mieux maîtrisées.
L’examen en plénière offre ainsi l’occasion d’établir un lien entre les choix comptables et les ambitions politiques. Les députés disposent d’un document structuré, conçu pour consolider la trajectoire financière de l’État tout en maintenant un niveau de croissance annoncé autour de 5 %. L’ensemble des agrégats présentés témoigne d’un effort destiné à stabiliser la gestion publique, même si l’ampleur des dépenses et la montée de la pression fiscale représentent des défis notables.
La progression simultanée des recettes et des dépenses met en évidence un repositionnement budgétaire qui influencera directement les politiques publiques au cours de l’année à venir. Les discussions parlementaires doivent permettre d’affiner ces choix afin d’assurer une mise en œuvre conforme aux attentes exprimées par les représentants de la commission.



