L’Université Cheikh Anta Diop reste agitée après plusieurs journées de heurts entre étudiants et forces de sécurité. Alors que le ministère avait assuré que les bourses seraient versées en début de semaine, l’atmosphère demeure lourde autour du campus, où les autorités universitaires ont décidé de faire appel aux forces de l’ordre pour sécuriser les lieux et permettre la reprise normale des enseignements.
Intervention des forces de sécurité autorisée
Le 2 décembre, le Recteur a reçu l’aval du Conseil académique pour solliciter officiellement les forces de l’ordre. L’objectif annoncé est d’assurer la sécurité sur le campus pédagogique et de préserver les équipements, alors que des scènes de violence ont déjà entraîné plusieurs blessés. La veille, lors d’affrontements particulièrement tendus, cinq policiers, dont un officier, avaient été touchés. Un membre du Collectif des amicales souffre d’une fracture, et plusieurs étudiants ont été légèrement blessés selon diverses sources.
La présence policière accrue nourrit de vives inquiétudes parmi les étudiants, notamment sur les réseaux sociaux où des alertes circulent depuis le matin du 2 décembre. Des internautes affirment que des fourgonnettes auraient pénétré dans le campus social, et appellent les autorités à éviter toute action pouvant provoquer de nouveaux drames. Des utilisateurs sur les réseaux sociaux mettent en garde contre des interventions trop intrusives en rappelant que des opérations similaires avaient déjà entraîné des pertes humaines par le passé.
Une issue encore floue
Ces tensions surviennent alors que le ministère de l’Enseignement supérieur avait assuré le 1ᵉʳ décembre que les paiements des allocations étudiantes étaient en cours de traitement. Selon le ministre, les étudiants devaient percevoir leurs bourses dans un délai de quarante-huit heures, un message présenté comme une étape importante pour relâcher la pression sur les campus. L’attente prolongée des versements avait justement contribué à alimenter la mobilisation des amicales et la montée de la colère étudiante.
Malgré cette annonce, des incertitudes demeurent. Plusieurs étudiants affirment n’avoir encore rien reçu au moment où la décision d’impliquer les forces de l’ordre est rendue publique. Ce décalage entre engagement institutionnel et réalité sur le terrain entretient un climat déjà fragile, où chaque évènement peut rapidement provoquer de nouveaux rassemblements ou tensions.
La mise à disposition des forces de sécurité pourrait permettre la reprise des activités pédagogiques si elle se déroule sans débordement. Mais il reste à voir si cette mesure satisfera les étudiants, dont les revendications portent autant sur les bourses que sur la manière dont l’espace universitaire est protégé.
Les autorités devront composer avec une communauté estudiantine vigilante, qui suit heure par heure l’évolution de la situation et réclame que la protection du campus s’effectue sans gestes disproportionnés.


