Le Nigeria traverse une période de fragilité sécuritaire qui retient l’attention des observateurs. Alors que certaines zones du pays semblaient renouer avec une forme de stabilité ces derniers mois, une hausse d’attaques armées ravive les inquiétudes. Le cheikh Ahmad Gumi, figure reconnue dans la communauté musulmane nigériane, estime que cette évolution pourrait être liée à des soutiens extérieurs apportés à des groupes actifs sur le territoire.
Le cheikh Ahmad Gumi évoque un soutien étranger aux groupes armés au Nigeria
Dans un entretien accordé à la BBC, l’érudit a déclaré que la brusque dégradation de la sécurité pouvait laisser penser à une aide venue de l’étranger. Il a rappelé que plusieurs indicateurs montraient récemment une amélioration : l’autoroute Abuja-Kaduna, longtemps perçue comme risquée pour les voyageurs, était redevenue plus praticable ; les agriculteurs de Birnin Gwari, dans l’État de Kaduna, avaient repris leurs activités après avoir abandonné leurs terres durant une période marquée par les menaces.
Cette dynamique positive a cependant été interrompue par un regain d’attaques. Pour Gumi, ce retournement soudain soulève des questions et mérite une analyse approfondie. Aucune preuve directe n’a été avancée à ce stade, mais il pourrait être envisagé que certains groupes bénéficient d’appuis transnationaux, ce qui nécessiterait des vérifications plus poussées.
Le Nigeria fait face à des violences armées depuis plus d’une décennie. L’insurrection de Boko Haram dans le nord-est a provoqué un lourd bilan humain et d’importants déplacements de population. D’autres formes d’insécurité se sont ajoutées : conflits entre éleveurs et agriculteurs, enlèvements contre rançon dans plusieurs États du nord-ouest, et activités de groupes criminels opérant dans des zones rurales. Ces phénomènes ont affecté les moyens de subsistance de nombreuses communautés et compliqué les opérations des forces de sécurité.
Les recommandations du guide religieux au gouvernement nigérian
Dans ses déclarations reprises par la BBC, le cheikh Gumi a encouragé les autorités fédérales à renforcer les opérations de renseignement. Il a également recommandé d’examiner de près d’éventuels liens extérieurs qui pourraient alimenter l’insécurité et de consolider les échanges diplomatiques susceptibles d’éclaircir ces pistes.
Ces propos interviennent alors que la population exprime régulièrement son inquiétude face à la persistance des violences. La succession de périodes d’amélioration suivies de retours de tensions entretient les interrogations sur les leviers à mobiliser pour stabiliser durablement les régions les plus touchées.