Trump affirme avoir fait plier Macron sur un dossier, la France dément

Donald Trump a relancé le débat sur ses relations avec les dirigeants européens en livrant une nouvelle version d’un échange passé avec Emmanuel Macron. Depuis sa résidence de Mar-a-Lago, le président américain a raconté, devant un public acquis à sa cause, comment il aurait obtenu l’adhésion de son homologue français sur un dossier sensible : le prix des médicaments. Une déclaration qui a aussitôt suscité une réaction officielle de Paris, ouvrant un nouvel épisode de communication heurtée entre Washington et l’Élysée.

Le récit de Trump sur les prix des médicaments

Selon la version exposée par Donald Trump, l’échange aurait pris la forme d’un dialogue direct et tendu. Il affirme avoir demandé à Emmanuel Macron d’augmenter le prix des médicaments en France, estimant que les tarifs pratiqués en Europe pénaliseraient l’industrie pharmaceutique américaine et, indirectement, les consommateurs aux États-Unis. Face au refus initial qu’il attribue au président français, Donald Trump dit avoir durci le ton, allant jusqu’à évoquer l’éventualité de droits de douane sur les produits français exportés vers le marché américain.

Dans ce récit, le chef de l’État américain se met en scène comme un négociateur déterminé, capable d’arracher un accord en usant de la pression commerciale. Il assure que son interlocuteur aurait fini par accepter ses exigences après avoir compris les conséquences économiques d’un refus. La scène, racontée sur un ton volontiers théâtral, a été reprise dans plusieurs médias américains avant de traverser l’Atlantique.

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Du côté français, la réponse n’a pas tardé. Une source officielle de l’Élysée a contesté ces affirmations, estimant qu’elles ne correspondaient pas à la réalité institutionnelle. En France, les prix des médicaments relèvent de mécanismes de régulation associant l’État et les industriels du secteur, et ne sont pas fixés par une décision personnelle du président de la République. Cette mise au point vise à désamorcer l’idée d’un revirement politique imposé sous contrainte extérieure.

Diplomatie personnelle et récits concurrents

Les propos de Donald Trump ne surgissent pas sans précédent. La relation entre les deux dirigeants a souvent alterné gestes de proximité et désaccords marqués. Dès le début de son premier mandat, Emmanuel Macron avait cherché à établir un lien direct avec son homologue américain, misant sur le dialogue personnel pour préserver un canal d’échange malgré des divergences profondes sur le commerce, le climat ou le multilatéralisme. Donald Trump, pour sa part, a régulièrement valorisé ces contacts bilatéraux, les présentant comme la preuve de son influence sur la scène internationale.

Cette proximité affichée n’a jamais effacé les différences d’approche. Là où le président français défend une logique de négociation collective et de règles communes, le président américain privilégie des discussions bilatérales appuyées sur des rapports de force économiques. Les récits qu’il livre a posteriori de ces échanges sont souvent marqués par une volonté de démonstration, au risque de heurter ses interlocuteurs ou de provoquer des démentis officiels.

Le rappel de cette conversation présumée avec Emmanuel Macron illustre cette mécanique. En choisissant de raconter l’épisode devant ses partisans, Donald Trump s’adresse d’abord à son opinion publique, sensible aux thèmes de la défense des intérêts nationaux et de la fermeté commerciale. La réaction française, plus institutionnelle, vise à rétablir les faits et à rappeler les règles de fonctionnement de l’État, sans entrer dans une surenchère verbale.

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