Trump ne veut plus de Zelensky : il appelle à des élections en Ukraine

Donald Trump hausse le ton contre Volodymyr Zelensky. Dans un entretien accordé mardi au site Politico, le président américain a appelé l’Ukraine à organiser des élections, tout en multipliant les critiques acerbes envers son homologue ukrainien.

Le locataire de la Maison Blanche considère que le moment est venu pour les Ukrainiens de se rendre aux urnes. Il accuse Kiev d’instrumentaliser le conflit pour repousser indéfiniment tout scrutin. Les autorités ukrainiennes invoquent la démocratie, mais celle-ci s’érode selon lui au fil des mois. Le peuple ukrainien mérite de pouvoir s’exprimer, a-t-il martelé, sans pouvoir prédire l’issue d’une telle consultation. La loi martiale, instaurée dès le début de l’invasion russe en février 2022, interdit actuellement la tenue d’élections. Sans cette mesure d’exception, une présidentielle aurait dû se tenir en mars 2024.

Ukraine – Russie : Trump dénonce l’avantage militaire de Moscou

Le président américain dresse un constat sévère de la situation sur le terrain. La Russie dispose selon lui d’un avantage militaire qu’elle a toujours conservé depuis le début des hostilités. La supériorité démographique et territoriale russe finira par peser dans la balance, a-t-il estimé. Les forces de Moscou ont d’ailleurs enregistré en novembre leurs gains territoriaux les plus importants depuis un an, d’après les données de l’Institut américain pour l’étude de la guerre analysées par l’AFP. Interrogé sur une éventuelle défaite ukrainienne, Trump a souligné que Kiev avait déjà cédé des portions considérables de son territoire.

L’administration Trump travaille pourtant depuis plusieurs semaines à l’élaboration d’un accord de paix. L’envoyé spécial Steve Witkoff, épaulé par le secrétaire d’État Marco Rubio et Jared Kushner, a conçu un plan en 28 points présenté à Zelensky fin novembre. Ce document prévoit notamment la reconnaissance de facto de la Crimée et du Donbas comme territoires russes, l’abandon par Kiev de ses ambitions d’adhésion à l’OTAN, ainsi qu’un plafonnement des effectifs militaires ukrainiens. En contrepartie, des garanties de sécurité inspirées de l’article 5 de l’Alliance atlantique seraient accordées à l’Ukraine. Fin novembre, Kiev a accepté les termes fondamentaux de cet accord lors de discussions à Abou Dhabi, et le plan a depuis été ramené à 19 points.

Zelensky accusé de ne pas lire le plan de paix américain

Trump a réitéré mardi ses griefs exprimés dimanche dernier, affirmant que Zelensky n’avait toujours pas pris connaissance de sa proposition. Alors que les morts s’accumulent quotidiennement, le dirigeant ukrainien devrait selon lui étudier sérieusement ce document.

Le président américain pointe également l’animosité personnelle entre Zelensky et Vladimir Poutine comme obstacle majeur aux négociations. Cette hostilité réciproque complique considérablement la conclusion d’un accord, a-t-il déploré. Les Européens n’échappent pas non plus aux critiques : Trump leur reproche de multiplier les déclarations sans passer à l’action concrète.

Cette pression américaine intervient alors que Zelensky a rencontré lundi à Londres les dirigeants britannique, français et allemand. Le président ukrainien a annoncé qu’il présenterait ce mardi sa propre version du plan de paix, en 20 points. Les négociations entrent dans une phase décisive, mais les exigences de Washington semblent désormais dépasser le seul cadre territorial pour questionner la légitimité même du pouvoir à Kiev.

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