Vie privée et société : Que comprendre addictions et comment s’en libérer ?

L’addiction est souvent perçue comme une simple mauvaise habitude : fumer, boire un verre de trop, vérifier compulsivement son téléphone ou grignoter sans fin. Pourtant, réduire la dépendance à un manque de volonté serait, passer à côté de ce qu’elle révèle de plus profond. Au-delà du geste répété, l’addiction parle de nous, de notre rapport à nous-mêmes, et surtout de ce que nous tentons d’éviter. Comprendre ses mécanismes est la première étape vers la libération intérieure. Toutes les dépendances ont un point commun : elles comblent un vide. Elles nous éloignent d’une sensation intérieure souvent inconfortable — le stress, l’ennui, la solitude, la peur ou une tension diffuse — que nous cherchons instinctivement à fuir. Lorsque la réalité devient pesante, la cigarette apaise pour quelques minutes, l’alcool désinhibe, le téléphone distrait, le sucre réconforte. Ce n’est pas tant le produit en lui-même qui attire, mais la promesse d’un soulagement rapide. Ainsi, l’addiction n’est pas seulement un attachement au plaisir. Elle est surtout un évitement. Chaque geste compulsif sert à repousser ce que l’on ne veut pas ressentir. Et, paradoxalement, à mesure que l’on évite, le malaise s’amplifie. Le cycle se renforce.

Un mécanisme universel : plaisir, mémoire, répétition

Quel que soit l’objet de dépendance, le schéma est le même. Tout commence par un moment de plaisir ou de soulagement. Ce premier instant inscrit dans le cerveau une trace forte, un souvenir agréable que celui-ci voudra naturellement revivre. Le désir se met en marche. Avec le temps, la répétition s’installe. L’acte devient automatique, presque inconscient. Le cerveau anticipe la récompense, réclame sa dose. Ce qui, au départ, ressemblait à une envie devient un besoin. Puis une prison. La personne ne consomme plus pour le plaisir, mais pour éviter un manque. Ce n’est donc pas la substance qui retient l’individu, mais la mémoire du plaisir. Une mémoire tenace, qui pousse à reproduire sans cesse le même comportement, même lorsqu’il fait souffrir.

Pourquoi la volonté ne suffit presque jamais

Face à une addiction, beaucoup s’arment de volonté. « Je dois arrêter », répète-t-on. Mais cette injonction crée souvent un conflit intérieur. D’un côté, un désir de changer ; de l’autre, le désir persistant du soulagement que procure l’objet addictif. Ces deux forces se heurtent. La tension augmente. Et la rechute survient.

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