Visa américain : jusqu’à 15 000 $ de caution pour les ressortissants de 13 pays

Voyager aux États-Unis pour un court séjour pourrait devenir plus coûteux pour certains ressortissants étrangers. À compter de la fin de l’année 2025 et du début de 2026, les autorités américaines appliqueront une exigence de caution financière pouvant atteindre 15 000 dollars à des demandeurs de visa de tourisme ou d’affaires originaires de 13 pays. Cette mesure, encore mal comprise par le grand public, repose sur un mécanisme précis, encadré par l’administration américaine, et ne concerne ni tous les pays, ni tous les voyageurs de manière systématique.

Loin d’être une taxe généralisée, cette caution vise des profils jugés plus sensibles au regard des règles de séjour. Elle introduit toutefois une nouvelle contrainte financière susceptible de peser lourdement sur la mobilité internationale de certains ressortissants, notamment en Afrique.

Des restrictions migratoires renforcées depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche

Depuis son retour à la présidence des États-Unis en janvier 2025, Donald Trump a multiplié les décisions liées à l’entrée et au séjour des étrangers sur le sol américain. Fidèle à une ligne déjà défendue lors de son premier mandat, le président républicain a remis au premier plan les questions de contrôle migratoire, de respect des durées de séjour et de responsabilisation des voyageurs temporaires. Plusieurs ajustements réglementaires ont ainsi été engagés, touchant aussi bien les procédures de visas que les conditions d’admission aux frontières.

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Ces orientations ont conduit les services compétents à réactiver ou à élargir des dispositifs prévus par la législation américaine, notamment ceux permettant d’exiger des garanties financières dans certains cas précis. C’est dans cette dynamique que s’opère la mise en œuvre d’un programme pilote de caution pour les visas de court séjour, désormais étendu à 13 pays identifiés par le Département d’État et le Département de la Sécurité intérieure. Cette évolution marque une étape supplémentaire dans le durcissement des conditions d’accès au territoire américain, tout en conservant une approche individualisée des demandes.

Pays concernés par la caution de visa américain et calendrier d’application

Le programme de caution s’applique exclusivement aux visas de type B1/B2, destinés aux voyages de courte durée pour affaires ou tourisme. Treize pays sont concernés, avec des dates d’entrée en vigueur échelonnées entre août 2025 et janvier 2026.

Depuis le 20 août 2025, les ressortissants du Malawi et de la Zambie sont susceptibles d’être soumis à cette exigence. La Gambie a suivi le 11 octobre 2025, puis la Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe et la Tanzanie à compter du 23 octobre 2025. La majorité des pays identifiés entreront dans le dispositif le 1er janvier 2026. Il s’agit du Bhoutan, du Botswana, de la République centrafricaine, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Namibie et du Turkménistan.

La présence d’un pays sur cette liste ne signifie pas que tous ses ressortissants devront verser une caution. Elle indique simplement que les demandeurs de visa originaires de ces États peuvent être soumis à cette obligation, selon l’évaluation individuelle effectuée lors de l’entretien consulaire. Aucun pays n’est classé comme étant automatiquement soumis au montant maximal.

Fonctionnement de la caution de visa B1/B2 et obligations des demandeurs

La caution exigée peut être fixée à trois niveaux : 5 000, 10 000 ou 15 000 dollars. Le montant est déterminé exclusivement par l’agent consulaire, au terme de l’entretien de visa, sur la base du profil du demandeur et des éléments fournis dans son dossier. Le plafond de 15 000 dollars correspond au niveau le plus élevé possible, mais il ne constitue en aucun cas une somme imposée par défaut.

Les demandeurs concernés devront remplir un formulaire spécifique, le formulaire I-352 du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Ce document formalise l’engagement lié à la caution. Le paiement ne peut être effectué qu’après invitation expresse d’un agent consulaire. Les autorités américaines insistent sur ce point : aucun versement ne doit être réalisé de manière anticipée.

Une fois autorisé, le paiement de la caution s’effectue uniquement via la plateforme officielle Pay.gov, gérée par le Département du Trésor américain. Les demandeurs reçoivent un lien direct leur permettant de procéder au dépôt. Le recours à des sites web tiers est formellement proscrit. Toute somme versée en dehors du circuit officiel ne relève pas de la responsabilité du gouvernement américain et n’ouvre droit à aucun remboursement.

Il est également précisé que le dépôt d’une caution ne garantit en rien l’obtention du visa. Même après paiement, la demande peut être refusée si les conditions d’éligibilité ne sont pas remplies. À l’inverse, le non-respect de la procédure, notamment le paiement sans autorisation préalable, entraîne la perte définitive des fonds engagés.

Une mesure fondée sur le respect des règles de séjour

Les autorités américaines justifient ce dispositif par les données relatives aux dépassements de séjour autorisés observés avec les visas B1/B2. Ces statistiques sont établies à partir des rapports officiels sur les entrées et sorties du territoire, produits par le Département de la Sécurité intérieure. Les pays concernés présentent, selon ces évaluations, des taux de non-respect des durées de séjour jugés suffisamment élevés pour justifier un mécanisme de garantie financière.

La caution vise ainsi à renforcer la responsabilisation des voyageurs temporaires. En respectant les conditions de leur visa, notamment la durée autorisée de présence aux États-Unis, les bénéficiaires peuvent récupérer la somme déposée, selon les modalités prévues. À l’inverse, un dépassement de séjour ou une violation des engagements peut entraîner la perte de la caution.

Cette approche privilégie une logique individuelle plutôt qu’une sanction collective. Chaque demande est examinée séparément, et le niveau de caution, lorsqu’il est requis, dépend exclusivement de l’appréciation du risque par l’administration consulaire.

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