Marine Le Pen l’a annoncé, Marine Le Pen l’a fait. La candidate du FN (Front national) à la présidentielle française de 2017 a effectué, comme annoncé, une visite de 48 heures au Tchad.
Au programme de cette visite qui a commencé hier et qui s’achèvera ce jour par une conférence de presse, il était prévu : une rencontre avec le président Idriss Déby (qui a effectivement eu lieu hier) ; une visite aux troupes françaises de l’opération Barkhane (qui a effectivement eu lieu aujourd’hui) : une rencontre avec le président de l’Assemblée nationale tchadienne (qui a été effective ce jour), et une visite à l’hôpital de la mère et de l’enfant de la capitale Tchadienne en compagnie de la première dame tchadienne. Couac.
Un communiqué de la présidence de la république tchadienne a été rendu public, indiquant que l’agenda de la première dame ne prévoit aucune visite ce jour à l’hôpital de la mère et de l’enfant. Un petit raté ou plutôt un gros loupé dans une villégiature africaine qui se passait jusque-là très bien pour la candidate du Front national. Sans doute l’essentiel était-il ailleurs…
Idriss Déby et Marine Le Pen : même langage sur le franc CFA et sur la Lybie
Elle était en Afrique pour se donner une envergure internationale. Succès non négligeable donc, puisqu’elle a été reçue hier à son arrivée par le président tchadien, le deuxième au monde à lui faire cet honneur (après celui du Liban). Il est vrai que le président Idriss Déby Itno a essayé de tempérer les ardeurs de la candidate, indiquant que cette rencontre n’était en aucun cas le signe d’un soutien à la candidature de la fille de Jean-Marie Le Pen.
Qu’importe, les photographes ont immortalisé la poignée de main, et ça peut toujours servir. Surtout que cette visite a permis à la candidate en quête d’un Cv à l’international, de venir jusqu’en terre africaine dire tout le mal qu’elle pense du franc Cfa qu’elle considère comme ‘‘un inconvénient économique pour les pays d’Afrique’’ qui utilisent cette monnaie coloniale. Un sujet sur lequel elle parle le même langage que le président tchadien qui, depuis un moment, ne cache plus sa volonté de vouloir en finir avec le franc CFA.
Autre sujet sur lequel le président et la candidate accordent leurs violons et qui a été au cœur de leurs échanges, l’intervention en Libye.
« Le président et moi avions la même analyse au moment de l’intervention française. Nous pensions qu’il s’agissait d’une très grave erreur qui allait avoir de lourdes conséquences. C’est exactement ce qui s’est passé. Nous avons été lui en Afrique et moi en Europe les plus lucides sur cette situation », rappelait-elle triomphalement à la presse locale dès son arrivée hier au Tchad.
Des points de convergence de vue entre Marine Le Pen et Idriss Déby existent donc, c’est un fait. Mais suffiront-ils à faire oublier le lapin que la première dame a visiblement posé à la candidate ce jour et qui fera tâche d’huile dans le bilan de cette première tournée africaine ? On attend la conférence de presse de ce soir qui marquera la fin de cette visite pour voir comment Marine Le Pen a pris cette entourloupe et si éventuellement elle a digéré la pilule.
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