Annonce des milliards

La méthode Yayi face à la crise sociale

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Les nombreux grévistes qui menacent depuis quelques semaines commencent par se taire, après des rencontres successives avec le Chef de l’Etat. Ce dernier semble avoir compris comment les calmer en annonçant, à chaque occasion, des milliards de Fcfa à investir d’urgence pour satisfaire aux différentes revendications exprimées.

Plus de perturbations à l’Université d’Abomey-calavi. Les responsables d’étudiants, en sont venus à cette décision, après leur rencontre avec le Chef de l’Etat, alors qu’ils semblaient très déterminés à aller jusqu’au but. Ils emboîtent ainsi le pas au Front des trois ordres d’enseignants qui a levé, il y a peu, sa grève devenue très populaire. Il n’en est pas moins pour le Collectif des praticiens hospitaliers, qui dès le lendemain de sa séance de concertation avec le Chef de l’Etat a mis un terme à son mouvement. Il suffit donc de rencontrer le Président de la République et tout redevient normal comme auparavant. Des milliards de Fcfa séduisent des grévistes qui se plient sans procès au désir du Président de tout calmer. La question à se poser, cependant, est de savoir l’enjeu fondamental de ces nombreuses grèves, si elles doivent s’estomper dès lors que jaillissent des promesses de la part du Chef de l’Etat. Que deviennent alors les rôles des nombreuses commissions interministérielles, en charge des revendications et les séances de négociations gouvernement syndicats, censées étudier à fond ces dossiers ? Pourquoi, doit-on seulement prendre des mesures hâtives au détour d’une rencontre avec le Chef de l’Etat pour faire croire à l’opinion publique que les problèmes posés sont déjà résolus ? Bref, la stratégie du chef de l’Etat dans la gestion de la crise sociale semble souffrir de grandes insuffisances maquées par l’annonce tout feu toute flamme des milliards de Fcfa. On pourrait même en conclure que c’est un jeu auquel le Président s’adonne, ignorant souvent les tenants et les aboutissants. Ce faisant, il ne fait que confirmer la thèse de ceux qui pensent qu’il « navigue à vue » dans la gestion des grands dossiers de l’Etat. Car s’il est une chose de penser à résoudre les problèmes posés, une autre est de connâitre la méthode appropriée pour y parvenir.

La méthode Yayi face à la crise sociale apparaît d’autant plus comme du folklore lorsqu’on suit l’évolution des dossiers par la suite. Ils sont encore nombreux qui demeurent à l’étape initiale malgré toute la bonne volonté affichée par le Président de les évacuer dans un court délai

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