Des griots en général…

{ic_doc}{/ic_doc}

Questions : qu’est devenu Gaston Zossou, l’éminent haut parleur du gouvernement Kérékou ? Qu’est-il advenu de sa faconde incandescente qui brûlait, sans ménagement, les opposants et tous ceux qui dénonçaient les errements de son chef? Aux dernières nouvelles, on l’aurait vu, le Zogang, dans son ananeraie aux prises avec les ronces. On l’aurait également aperçu dans une église, la mine inspirée, commerçant farouchement avec le Très Haut. En tout cas, il est quelque part, dans les oubliettes du pays, avec, en souvenir, ces jeudis flamboyants où son sens de la mise en scène le disputait à son art du sophisme.

Publicité

Car, Zossou Gaston n’était pas seulement ministre. Il était à lui seul un comédien, un metteur en scène, un dramaturge, capable de transformer le moindre pet de son chef en fleurs ou en parfum de luxe. C’était, à en croire un ami qui n’avait pas que des sentiments amènes en son endroit, un artiste. Un artiste de la prestidigitation.

A l’heure actuelle, en voyant ce qui se fait dans le domaine, notre ami serait en train de rire à gorge déployée. Il serait en train de se gondoler en regardant les tristes pitreries de l’un de ses successeurs au poste, le sieur Alexandre Hountondji. Parce que le docteur – oh oui, il est médecin, le malheureux – est, entre nous, en train de saboter la profession. Comment diantre, peut-on être aussi lourd et aussi indigeste ?

Certes, on ne peut pas reprocher au géant Hountondji de ne pas avoir la classe de Zogang, ni sa finesse. Non, on ne peut guère lui reprocher de ne pas avoir la culture de l’ex-prof d’anglais, ni le sens du mot bien choisi. Mais on peut ne pas être insensible à son verbe rustique, à son sens de l’amalgame grossier, bref son manque d’épaisseur.

Publicité

Voilà quelqu’un qui se réclame de la nouvelle classe politique. Quelqu’un qui se met, depuis l’arrivée de Yayi, depuis qu’on lui a fait la faveur de le récompenser d’un portefeuille ministériel, dans la peau d’un homme nouveau. Il s’use la langue dans les insultes de toutes sortes, s’attaque à la prétendue « vieille classe politique », menace ceux qui ne partagent pas la même vision que le chef du gouvernement. Et pourtant, il répète à ceux qui ne veulent pas l’entendre qu’il est…démocrate.

Drôle de démocrate, en effet, qui n’admet pas la contradiction, qui ne connaît pas la nuance, qui se comporte comme l’homme des cavernes de la communication. Mais il a raison, vraiment raison, puisqu’il est sorti des puces de l’ancien régime.

Car, Alexandre Hountondji était un frotte-manche du système caméléonien. Certes, ce n’était pas l’une des tristesses visibles du régime, mais il en était l’un des seconds couteaux. Un second couteau qui a essayé, par tous les moyens, de jouer les cosaques féroces pour bénéficier des largesses du pouvoir. Kérékou, de guère lasse, avait fini par lui jeter le poste de directeur départemental de la santé. Juste pour lui éviter de s’offrir en chair à canon. Dès lors, chaque fois qu’il parlait du caméléon, c’était la totale. Le Bénin, selon ses dires, était plus que prospère, et les Béninois devraient se montrer dignes de leur chef producteur de miracles. Oui, Alexandre Hountondji n’a pas peur des mots qui rendent si petit et si grotesque.

Mais le passé de cet homme qui se réclame aujourd’hui d’une blancheur virginale ne se limite pas à ses deals avec le caméléon. Depuis la conférence nationale, il a été de tous les zigzagues politiques. On l’a vu dans une coalition ayant soutenu Soglo, puis dans une autre alliance avec Adjovi Séverin. Fofo Sévé qui ne se mouche pas avec le coude, lui avait reproché, à propos d’une affaire ténébreuse, de ne pas avoir la reconnaissance du ventre.

Mais le docteur n’en a cure. S’il a réussi à retourner sa veste pour devenir l’un des plus grands champions de la transhumance, c’est qu’il veut être hors compétition. Mais cela ne peut l’autoriser à dire des choses à la périphérie de l’intelligence. C’est pourquoi, je le supplie à genoux de se rappeler au bon souvenir de son ex-maître Kékéréké. Le caméléon, en effet, avait dit : « quand on n’a rien de plus éloquent que le silence, il est parfois urgent de se taire ». Mais le docteur est désormais insensible à un tel discours. En langage médical, on appelle ça de « l’autisme ».

 

 

Florent Couao-Zotti

(couao64.unblog.fr)

 

Depuis maintenant près de deux décennies, la Corée du Nord se trouve sous le joug des sanctions internationales imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU en raison de son programme nucléaire. Ces mesures coercitives, renforcées à plusieurs reprises au fil des années, visaient à contenir les ambitions nucléaires de… Lire la suite

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité