Réaction de A. Hountondji

{ic_doc} L’ex président est coutumier des dérives verbales… {/ic_doc}

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Par Alain C. Assogba

Rfi :Jean Alexandre Hountondji, Bonjour. La démocratie béninoise est gravement menacée déclarent quatre figures de votre pays, que répondez-vous ?

Jean- Alexandre Hountondji :Le monde entier est témoin de ce qui se passe au Bénin , où les élections se déroulent normalement où ici la liberté de presse et d’opinion est garantie, l’indépendance de la justice également et donc aucune menace ne semble peser sur la démocratie au Bénin

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– Alors, vous parlez de la liberté de presse, ce qui choque les quatre signataires de ce texte mais aussi beaucoup de Béninois, semble-t-il, c’est le matraquage des images du président Boni Yayi sur les quatre chaînes de télévisions béninoises.

*Bien sûr, lorsque vous ne faites rien, vous ne pouvez pas être au devant de l’actualité. Le président Boni Yayi , tout le monde doit lui en rendre témoignage  que sa proximité avec le peuple son écoute permanente du peuple, gêne certains, notamment l’ex président de la République qui est coutumier des dérives verbales et qui vieillit très mal et comme l’attestent ses propos discourtois et inconvenants sans retenue sur le régime de feu président Gnansingbé Eyadéma, au risque de créer entre le peuple frère et ami du Togo et le Bénin des incidents regrettables. Il convient, vu la gravité des propos de cet ancien président de présenter au peuple frère du Togo les excuses sincères du peuple béninois qui ne se retrouve nullement dans les propos du patriarche qui décidément vieillit très mal. On se souvient que c’est lui qui traitait les hommes de presse de malabars et d’écrivaillons Mais c’est bien sous lui que les honorables députés ont dû faire le mûr après une émission de radio. Et ce n’est pas lui que le peuple a chassé du pouvoir après un seul mandat qui va nous faire des leçons de démocraties ou de ceci cela. En réalité, il a cru que le président le docteur Boni Yayi après avoir gagné le pouvoir devrait se mettre à genoux pour que lui il dirige comme une marionnette et resterait derrière pour tirer les ficelles .Et c’est bien lui qui a créé un parti-Etat et nous nous souvenons de sa célèbre phrase : la biche ne peut se fâcher contre la rivière elle reviendra y boire. Ceux qui ne sont pas de la Rb sont contre nous, pour obliger tous les cadres à y adhérer. C’est lui également qui n’a pas su résoudre son complexe d’Œdipe vis-à-vis du président Kérékou qui l’a pourtant envoyé à la Banque Mondiale et l’a nommé Premier ministre en 1990, lui ouvrant ainsi la porte de la présidence de la République. Et il faudrait qu’il le sache réellement. Ce sont toutes ces raisons et d’autres encore qui ont concouru à son débarquement précipité et précoce en 1996. Les mêmes causes produisant les mêmes effets sa méthode de gestion ténébreuse, clanique et familiale, parce qu’il dirige la ville de Cotonou, vous le savez bien avec son fils son fils aîné.cela a fini par ruiner totalement le peu de crédit qui lui restait. Actuellement il veut sauver son fauteuil de la mairie de Cotonou Et il a peur. La liesse populaire qui accompagne le président Boni Yayi dans ses déplacements le gène.

-Vous parlez de liesse populaire qui accompagne les déplacements du président. Ce que dénoncent justement les quatre signataires de la déclaration, c’est les marches incessantes organisées par le pouvoir, ça leur rappelle, disent-ils, le populisme du régime Eyadéma au Togo.{mospagebreak}

*Je dois vous dire que le pouvoir n’a jamais organisé aucune marche de soutien de quelque nature que ce soit. La seule qu’il a organisée, c’est la marche verte contre la corruption. Imaginez-vous un instant des femmes qui étaient complètement marginalisées qui reçoivent aujourd’hui un certain nombre de micro crédits, de trente mille francs seulement, que le président va leur demander comment elles s’en sortent, les problèmes qu’elles rencontrent, et qu’elles décident de manifester leur joie, leur reconnaissance au chef de l’Etat, on ne peux pas reprocher à un président de la République sa proximité avec son peuple. Et quand vous voyez l’aile comprador, l’aile mafieuse qui a servi à piller les ressources de ce pays, ceux qui ont pris nos sociétés pour zéro franc, qui ont pillé les entreprises publiques, c’est avec ceux là que le président Soglo à qui nous vouons beaucoup de respect, s’acoquiner aujourd’hui pour mettre le bâton dans les roues du mouvement du changement en cours chez nous. De toute façon, le chien aboie et la caravane passe. Le Bénin deviendra un pays émergent avec ou sans eux.

-La déclaration du 12 mars dernier réunit quatre grandes figures de la classe politique béninoise, est-ce que vous ne craignez pas de vous retrouver isolé ?

*Vous savez, ceux-là qui sont regroupés, c’est pour sauver un certain fauteuil de maire de Cotonou que tout ce la se fait ; et la peur et la panique, ça transpire, çà se lit à distance !

-Mais à la prochaine présidentielle de 2011, est-ce que vous ne craignez pas d’affronter une coalition de tous les autres partis comme celle qui a fait tomber Nicéphore Soglo en 1996 ?

*Ce qui fait peur aujourd’hui, c’est que le peuple porte le régime du changement. C’est comme dans tout changement, eh bien il y a de la résistance. les anciens c’est eux qui font de la résistance. Je crois que çà va leur passer. Les anciens, les hommes de la vielle garde politique, puisque ils ont été également dirigeants de ce pays et le résultat est là. Les problèmes que le pays a aujourd’hui, ce n’est pas le président Boni Yayi qui les a crées ! C’est eux, ils sont responsables de ces problèmes-là. Et on ne leur a pas demandé de compte, on s’est remis à la tâche comme des tresseurs de cordes, pour que notre pays compte parmi les pays émergents. On donne des moyens aux pauvres pour lutter contre la pauvreté. Et cela marche ! Les résultats sont attestés par le professeur Yunus. Il y a de l’espoir aujourd’hui au Bénin

-Donc le président Boni Yayi se représentera en 2011 ?

Ce n’est pas cela qui est à l’ordre du jour, mais cela est une évidence, et je crois que lui-même doit se poser des questions. Si le peuple lui demande qu’il continue la lutte avec lui, il n’y pas de doute, je connais aujourd’hui son engagement ferme aux côtés du peuple béninois.

Excès de zèle

Le ministre Alexandre Hountondji, porte-parole du gouvernement, était hier l’invité de Rfi Afrique. Il a répliqué à l’intervention du président Nicéphore Soglo sur la même chaîne il y a quelques jours. Dans son développement le ministre chargé des relations avec les institutions a réagi aux propos de l’ancien président par lesquels celui-ci comparaissait l’ex-régime d’Eyadéma au Togo a celui de Boni Yayi. En effet, Nicéphore Soglo avait laissé entendre que la présence permanente et aux mêmes heures, des images du chef de l’Etat Boni Yayi sur les quatre chaînes de télévision nationale , est comparable, comme deux gouttes d’eau, à ce qui s’observait sous Eyadema père. En réponse à cela, le ministre pense que cette comparaison est suffisamment grave et qu’elle pouvait porter atteinte aux relations du Bénin avec son voisin du Togo, et que cela mérite des excuses de la part des autorités béninoises. Mais, à l’analyse les déclarations de Soglo sur le Togo ne méritent pas tout ce zèle de la part du ministre. Ce qui a été dit sur le pouvoir d’Eyadema par le maire de Cotonou n’est pas nouveau. Le matraquage médiatique dont les togolais ont été l’objet sous ce régime décrié n’est qu’un secret de Polichinelle.{mospagebreak}

Pourquoi donc en faire une histoire au point de s’obliger à présenter des excuses aux Togolais ? Alors que ces derniers devraient plutôt se réjouir de s’être finalement libérés de ces actes d’embrigadement et de conditionnement politique, propres au régime dictatorial d’Eyadema et d’avoir retrouvé le chemin de la démocratie. Au lieu donc de s’en prendre à Soglo et de nier l’évidence, le pouvoir du changement aurait mieux fait d’en tirer leçon et de penser à corriger le tir, avant qu’il ne soit trop tard. Car il n’est point un secret pour aucun Béninois que le chaînes de télévision, qu’elle soient publiques ou privées, sont quotidiennement prises d’assaut par les reportages sur les activités du chef de l’Etat et les nombreuses manifestations de soutien à sa personne, parmi lesquelles les marches sont les plus prisées. Aujourd’hui des Béninois ne se cachent pas pour exprimer leur agacement et leur ras-le-bol devant cette monotonie de programme sur les différentes chaînes de télévision, et aux heures de grande écoute. C’est donc aujourd’hui un constat unanime que le pouvoir du changement est animé par la tendance à avoir une mainmise sur les médias, en l’occurrence les télévisions en faisant en sorte qu’elles relaient à longueur de journées les seules images du chef de l’Etat. Mais les acteurs du changement n’ont pas imaginé un instant que leurs compatriotes ne sauraient supporter trop longtemps cet asservissement indigne d’un pays démocratique comme le Bénin. Dire qu’une telle méthode rappelle le populisme sous Eyadema n’a donc rien de condamnable, bien au contraire

 

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