Assemblée nationale

Ouverture de la première session ordinaire dans une ambiance de morosité
* Les membres du gouvernement absents
* Mathurin Nago tend la main à ses adversaires politiques

Contrairement à la première tentative manquée du lundi dernier au parlement, les députés dans leur majorité étaient présents hier à l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2008. Mais il est aisé de constater que la cérémonie s’est déroulée dans une ambiance de morosité qui n’est pas celle habituellement vécue à l’Assemblée nationale.

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Ce n’est qu’aux environs de 11 heures que le président de l’Assemblée nationale Mathurin Nago fit son entrée au sein de l’hémicycle où l’attendaient déjà ses collègues députés aussi bien de la Fcbe que des autres bords politiques qui avaient boycotté la première cérémonie d’ouverture, des représentants de la hiérarchie militaire, des têtes couronnées et chefs religieux, des représentants des diplomates en poste au Bénin qui n’ont pas pu faire le déplacement. Contrairement à l’ambiance qui a prévalu le lundi dernier au parlement, il n’y avait pas d’engouement.Tout le monde était dans la crainte de ce qui va se passer une nouvelle fois au sein de l’hémicycle. Mais le président Mathurin Nago, après avoir pris place au perchoir, sans protocole habituel, débutera son discours d’ouverture de la session. Les mots de remerciement ont été adressés d’entrée aux invités présents. Il n’a pas manqué de rappeler que d’octobre 2007 au début mars 2008, qu’il a été tenu une session ordinaire et trois sessions extraordinaires où des textes de loi importants ont été votés et sont d’une grande importance pour notre pays. Notamment la désignation des membres de la Cena et ses démembrements marquée par des difficultés et d’autres lois non moins importantes. Selon lui, des débats passionnants et passionnés ont été enregistrés tout au long de ces sessions. Après avoir remercié les partenaires pour leur appui constant, le président Mathurin Nago dira que la présente session ordinaire sera aussi chargée que les autres. Plusieurs dossiers seront examinés dont la désignation des représentants à la Haute cour de justice ( Hcj) et dans les parlements régionaux, les dossiers des commissions d’enquêtes parlementaires. Selon Mathurin Nago, le parlement s’acquitera aussi de sa seconde mission constitutionnelle, celle de contrôle de l’action gouvernementale. Car dit-il, il faut aussi accroitre le nombre de questions au gouvernement. Il n’a pas manqué de rappeler les nombreux défis à relever dont la chèreté de la vie où les populations souffrent, les problèmes d’écoles, de foncier, de justice et de sécurité.
 
* Absence remarquée du gouvernement et des diplomates
La cérémonie d’ouverture de cette première session ordinaire de l’année 2008 organisée hier à l’Assemblée nationale a enregistré l’absence des membres du gouvernement. Chose curieuse, aucun membre du gouvernement de Boni Yayi n’a daigné se présenter à cette cérémonie d’ouverture qui pourtant revêt une importance particulière pour l’exécutif. Alors qu’à la précédente cérémonie d’ouverture boycottée par les députés du G4 et du G13, le gouvernement était fortement représenté puisque des ministres étaient présents tels que Alexandre Hountondji porte-parole du gouvernement, Roger Gbégnonvi de l’alphabétisation et des langues nationales, Sacca Lafia de l’énergie, Sina Gounou de la réforme admnistrative et institutionnelle et Démolé Moko chargé de la décentralisation. Mais pour quelle raison cette fois-ci le gouvernement a choisi de briller par son absence à cette cérémonie? Serait-ce une façon pour le gouvernement de montrer aussi à l’opinion ses griefs par rapport aux derniers développements relatifs au bras de fer avec l’opposition? Le chef de l’Etat avait-il d’autres raisons de bouder cette cérémonie? Autant de questions qui restent en suspens. Il faut noter qu’outre cette absence des membres du gouvernement du changement, les diplomates en poste au Bénin n’ont pas fait le déplacement du palais des gouverneurs à Porto-novo. Au lieu de se présenter eux-mêmes au lieu de la cérémonie, ils ont préféré envoyer des représentants pour suivre la cérémonie. Sinon comment comprendre que des Ambassadeurs tels que celui de la France, des Etats-Uins d’Amérique, d’Allemagne ont été absents à la fois. Cette situation enregistrée hier à l’hémicycle frise quelque peu un certain découragement vu la scène qui s’est produite le lundi dernier au parlement. Cette absence ne cache t-elle pas quelque chose? Dans tous les cas, la cérémonie s’est déroulée dans les conditions indiquées plus haut. C’est peut-être aussi une façon d’attirer l’attention de la représentation nationale sur la crise qui la secoue depuis quelques temps et qui ternit en réalité l’image du parlement et de la démocratie béninoise.
 
* Mathurin Nago tend la main à ses adversaires politqiues
Le discours d’ouverture du président Mathurin Nago hier à l’Assemblée nationale a permis à tout un chacun de se retrouver quelque peu dans une ambiance de convivialité et de retrouvaille puisque ce dernier a compris qu’il ne sert à rien de tendre davnatage l’atmosphère déjà pourrie par les récents évènements qui ont jalonné le parcours de plusieurs sessions au parlement. Dans ses mots de cohésion, de convivialité, les députés toutes tendances confondues ont compris la politique de la main tendue du président Mathurin Nago qui ne souhaiterait plus vivre au cours de cette session ordinaire l’ambiance qui a prévalue lors des dernières sessions extraordinaires de l’institution parlementaire. Ce message très fort a dû pénétrer les coeurs de ses adversaires politiques autrement dit du G4, du G13 et de Force Clé qui ont juré en son temps lui faire rendre gorge surtout par rapport à sa gestion décriée de l’institution parlementaire. Ses adversaires politiques vont-ils maintenant enterrer la hache de guerre et revenir à l’ambiance avant parlement comme a souhaité aussi le président Mathurin Nago? Tout est possible puisque, le représentant du G13 l’honorable Arifari Bako, au terme de la cérémonie, a été interviewé et a déclaré que ce n’est pas la guerre entre députés mais que cette manifestation de boycott de la dernière fois était une action pour manifester un certain mécontentement. Et que si les préoccupations d’intérêt national sont pris en compte par les dirigeants, il n’y aura plus de polémiques et l’ambiance parlementaire d’autrefois sera retrouvée.

Ismail Kèko

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