Braquage à Dantokpa

Les vraies raisons de l’inefficacité de la riposte

Mardi dernier, malgré le grand déploiement de toutes les composantes de l’armée pour appréhender les auteurs du vol à main armée au marché Dantokpa, les bandits ont pu s’échapper. Ce qui surprend et amène les Béninois à se poser des questions dont la principale est de savoir les raisons d’un tel échec de nos hommes en kaki.

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 Tamègnon, le mauvais aiguilleur

Dans cette déculottée infligée à l’armée, le rôle du Directeur Général de la Société de Gestion des Marchés Autonomes (Sogema) paraît prépondérant. En effet, de par ses propres propos, on comprend aisément que dès qu’il a été mis au courant du braquage qui était encore en cours, il a informé d’abord le palais de la présidence, ensuite l’Etat-major des armées et enfin le Commissariat Central de Cotonou. C’est cet ordre qui aurait été le point d’achoppement de la mission selon les spécialistes en la matière. Pour ces derniers, le DG, aurait dû appeler d’abord la police nationale, spécialiste de la sécurité publique et qui sait la stratégie à appliquer en de telles situations. L’Etat-major ayant reçu l’information a envoyé des militaires sur le terrain, alors que l’armée est une force engagée dans les ‘’grands conflits’’ et chargée de sécuriser les frontières de la nation. Elle n’est pas habituée à manœuvrer dans un petit périmètre. C’est alors que les éléments de la police entre temps alerté et venus sur les lieux en tenue de ville, ne pouvaient sortir leurs armes au risque de se faire prendre pour des membres du gang par les militaires qui ne font partie de leur dispositif. Toutes données qui ont été préjudiciables à la réussite de la riposte.

La mauvaise coordination de l’opération

Il n’est pas exagéré d’affirmer aujourd’hui que cette opération de riposte a été mal conduite. Et à ce niveau, les spécialistes l’expliquent par l’absence d’un plan de sécurité. Car, poursuivent-ils, si le système existait et qu’il y avait un patron, il pouvait facilement coordonner le mouvement des éléments sur le terrain. En d’autres termes, il apparaît urgent que les différentes unités des forces armées peaufinent des stratégies et imaginent des scénarios pour être en alerte face à de telles agressions.

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Des agents de police démotivés et fâchés contre Boni Yayi

Aujourd’hui, beaucoup de policiers n’ont plus d’entrain pour accomplir leur devoir. C’est ce qui se dégage de nos investigations. Selon des sources qui ont requis l’anonymat, la police se sent reléguée au dernier rang par le Chef de L’Etat, Boni Yayi. Ils n’en veulent pour preuve qu’il n’ait pas visité leur corporation depuis sa prise de fonction il y a deux ans. Pendant ce temps, il a visité des casernes et partagé le repas des militaires. Nombreuses demandes d’audiences auraient également étaient déposées sans suite favorable. Les quinze mille francs Cfa (15.000 f) de prime de maintien d’ordre qui leur était allouée par trimestre, avant son arrivée ont connu un abattement. Ils perçoivent aujourd’hui la modique somme de cinq mille francs Cfa (5.000f) par trimestre. Alors que les 15.000 f étaient déjà insuffisants. Seuls les hauts gradés seraient dans les bonnes grâces du gouvernement. Nos investigations permettent également de noter qu’au niveau des unités spécialisées comme la BAC, les Raid et les CRS, le découragement gagnerait les rangs. Ce qui se fait sentir d’ailleurs au niveau de leurs résultats. Il y a donc de la frustration qui couve au sein des éléments de la police qui s’estiment marginalisés par le président de la République.

Le nouveau cabinet : la solution ?

Le ministre Hèssou vient de constituer son cabinet. Un cabinet composé en grande majorité par des flics dont la compétence ne souffre d’aucun doute. Avec ce cabinet, bon nombre d’agents estiment que les choses vont rentrer dans l’ordre. Ils sont optimistes quant à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Car, estiment-ils les nouveaux promus sont des cadres qui ont souvent été très proches de la base. Ils veilleront donc à ce que les choses changent positivement pour eux. Les agents croient désormais dur comme fer que leurs primes et autres émoluments ne seront détournés. L’espoir renaît ainsi dans le rang de la police.

B. M

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