Eduquer aux droits de l’homme au bénin et en afrique pour consolider la démocratie

La Communauté Internationale ne perd pas de vue le fait que les droits de l'homme, constituent un besoin fondamental de notre temps. En effet, au nom de cette communauté, l'Assemblée Générale de l'ONU, par la résolution 49/194 du 23 Décembre 1994, a décidé de faire de la période du 1er Janvier 1995 au 15 Décembre 2004, la décennie pour l'éducation dans le domaine des droits de l'homme. Il faut présenter d'abord le sens onusien de ce processus qui, sans conteste, est un droit fondamental, ensuite, son impact individuel et collectif, ainsi que ses exigences.

LE SENS ONUSIEN DE L'EDUCATION AUX DROITS DE L'HOMME ET SON IMPACT
Pour préciser la notion d'éducation en matière de droits de l'homme, l'organisation mondiale s'est inspirée de la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948  (article 26) du pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels (article 13), de la convention relative aux droits de l'enfant (article 29), de la déclaration et du programme d'action de Vienne (section D par 78 à 82). Mis ensemble, ces textes permettent de comprendre sans difficulté, l'éducation aux droits de l'homme, conçue comme " l'ensemble des activités de formation et d'information, visant à inculper une culture universelle des droits de l'homme, faite de connaissances, d'aptitudes et de conceptions, qui engendrent le respect des libertés fondamentales, le plein épanouissement de la personne et le respect de sa dignité inhérente, la compréhension, la tolérance, l'égalité des sexes, l'amitié entre toutes les nations, les groupes raciaux, ethniques, religieux et linguistiques, la participation utile à la vie d'une société libre et à l'action pacificatrice  de l'ONU ". L'éducation, telle que définie, a évidemment sans coup férir, un impact d'importance sur chaque individu. Celui-ci acquiert non seulement des connaissances certaines, mais il subit aussi une transformation qui fait de lui un citoyen respectueux de l'autre et conscient du fait que les droits de l'homme et les libertés fondamentales  dont il jouit sont les mêmes pour tous. Il conçoit sans peine que les citoyens, n'aient pas tous, la même perception du monde et des choses, et devient surtout un démocrate éclairé. Il n'y a aucun mal à dire inlassablement que les droits de l'homme sont inséparables de la démocratie, et que sans  eux, il ne serait pas possible de construire une société de tolérance, pétrie du droit à la différence, respectueuse de la dignité humaine, de l'expression libre, plurielle et saine. Mais, respecter l'autre, ne consiste pas à identifier sa pensée à une parole d'évangile. Ce qui importe plutôt, c'est un débat rationnel, donc non ordurier, axé sur les idées, dans le respect mutuel, sans préjugés et sans aucune espèce d'acrimonie naturelle. Les droits de l'homme sont, en quelque sorte la sève nourricière de la démocratie. Leur assimilation individuelle et collective consolide de toute évidence la démocratie au sein de la Communauté Nationale. L'existence d'un ordre authentiquement démocratique et prospère au Bénin et en Afrique, est subordonnée à l'éducation dans le domaine des droits de l'homme, lesquels figurent dans presque toutes les constitutions africaines et qui malheureusement, ne sont pas adéquatement mis en œuvre, si bien que l'on est autorisé à dire qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. C'est regrettable que le processus d'éducation ait commencé avec tiédeur dans presque tous le états africains, y compris le Bénin bien des années après la proclamation de la décennie onusienne, un comportement traduisant le peu d'intérêt qu'on lui accorde sur le continent où l'on constate un déficit démocratique inquiétant.

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LES EXIGENCES ESSENTIELLES DE L'EDUCATION AUX DROITS DE L'HOMME
    L'éducation aux droits de l'homme comme facteur d'instauration et de consolidation de la démocratie comporte un certain nombre d'exigences qu'il faut prendre en considération. D'abord, un plan national d'éducation scientifiquement conçu. Ensuite, la mobilisation des ressources humaines comportant essentiellement la formation adéquate des formateurs, la mobilisation des ressources matérielles et financières avec l'aide des partenaires au développement et des services consultatifs de l'ONU. De plus, la généralisation du processus s'impose. Donc, quant aux détenteurs du pouvoir d'état à tous les niveaux, il convient de mentionner qu'il leur incombe de chercher à s'imprégner d'une manière ou d'une autre de tous les aspects de ce processus éducatif, afin d'éviter les dérives totalitaires qui n'ont rien à voir avec l'autorité de l'état, un concept, qui hélas, est galvaudé à dessein ou non presque partout sur le continent Africain. Grâce au même processus, les mandants dans leur ensemble, sauront que l'autorité de l'état qui s'exerce dans la légalité constitutionnelle, ne se marchande pas, ne se discute pas, et qu'il est normal que le désordre, l'anarchie, le nihilisme, autant de choses n'ayant aucun point commun avec la démocratie soient réprimées sans complaisance. Toutes ces exigences suscitent un éveil de conscience, le respect de la liberté d'expression et des autres libertés publiques, toutes choses instaurant et consolidant la Démocratie. L'éducation aux droits de l'homme, n'ayant pas pris corps dans bon nombre d'états africains, la démocratie connaît des balbutiements, et comme résultat, on observe des dérives regrettables à divers niveaux.
-Au Bénin, il faut reconnaître et saluer réellement les initiatives de la chaire UNESCO des droits de la personne et de la Démocratie, de l'Institut des Droits de l'Homme et de la Direction des Droits de l'Homme. Mais on peut avoir mieux, à condition que l'état s'implique à fond dans la généralisation du processus, tant en Français qu'en langues nationales, et que l'ORTB dont la couverture radiophonique et télévisuelle s'étend sur presque tout le territoire serve constamment, et non sporadiquement de courroie de transmission, étant entendu  qu'il revient à l'état d'exiger de ses journalistes, l'élaboration d'un programme qui s'inspire d'un plan d'ensemble. Ainsi, les citoyens, bien informés et bien formés, auront l'esprit critique et seront à même de s'impliquer dans un processus démocratique digne du nom, lequel sera consolidé progressivement, afin que les gouvernants se gardent de toute entrave, puisqu'ils auront en face, des personnes qui ne sont pas dupes. Car, il est de notoriété publique que sous tous les cieux, le pouvoir corrompt. Il provoque même une espèce d'ivresse. Le processus d'éducation permet à chacun et à tous de se rendre compte qu'en fait, la démocratie est une quête permanente, une lutte de tous les instants.
Le processus démocratique, contrairement à ce que pensent certains hommes d'état, n'est pas l'apanage d'un continent. C'est dire qu'il est loisible à l'Afrique de se l'approprier et de la consolider. Il faut donc croire que la voie royale est indiscutablement celle de l'éducation aux droits de l'homme.

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