Des rumeurs persistantes font état de la démission du sélectionneur national de la tête des Ecureuils du Bénin. Si cette information devient une réalité, peu de gens en serait étonné. Ce qui expliquerait la situation qui prévaut au niveau de l’encadrement technique. . D’ailleurs Reinhard Fabisch n’avait jamais fait l’unanimité.
A moins d’un mois et demi du match Angola # Bénin à Luanda comptant pour les éliminatoires conjointes de la Coupe d’ Afrique des Nations ( Can) / Coupe du monde 2010 ,les Ecureuils du Bénin pourraient se retrouver sans entraîneur. Reinhard Fabisch serait sur le point de déposer son tablier. Ce dernier,depuis son arrivée à la tète de la sélection nationale ne cesse d’essuyer des critiques acerbes de la part des supporters,des dirigeants sportifs ,de la presse sportive locale et des amoureux du football sur sa méthode de gestion des ressources humaines, de travail et de management de l’ équipe. Le comble est le plan de préparation qu’il a rendu public. Depuis la publication de la feuille de route, aucun point n’est exécuté convenablement. Certaines étapes de cette feuille de route sont brûlées. On pourra noter par exemple deux camps d’entraînement qui devraient démarrer à Cotonou du 05 avril au 15 mai 2008 pour le recrutement de joueurs des équipes locales. Ils ont été rangés au placard. Cela n’est pas surprenant puisque depuis que Fabisch a quitté le Bénin pour le match de l’ équipe nationale contre les Etudiants de Frankfort(Allemagne) ,il n’est plus revenu au Bénin pour entamer la préparation de l’équipe nationale pour les éliminatoires jumelées Can/Mondiale 2010. Il a préféré ne pas pointer son nez à Cotonou. Comme on le constate, les Ecureuils sont encore dans la tourmente. Chose curieuse, c’est à l’approche des rendez-vous importants que les sélectionneurs abandonnent l’équipe. Ce fut le cas de Hervé Révelli, Cecil John Atturquayefio, Edmé Codjo à cause des intrigues de certains responsables chargés de la gestion du sport roi au Bénin. Si le départ de Reinhard Fabisch se confirme dans les prochains jours, ce serait le comble pour le football national. Toutes ces manœuvres ne pourraient être qualifiées que du désordre. Les personnes chargées de la gestion de l’ équipe nationale ont failli à leur mission. Alors eux doivent tirer les conséquences de cet état de chose qui n’honore pas le Bénin.
La Fbf, la principale responsable de la situation actuelle
Les membres de la Fédération béninoise de football (Fbf) doivent aujourd’hui s’en prendre à eux-mêmes. Ils sont les responsables de ce qui se passe actuellement au sein de l’ encadrement technique des Ecureuils du Bénin. Au lieu de faire un bon choix au départ, ils ont préféré prendre un entraîneur décrié dans plusieurs pays. Le magazine « Jeune Afrique N°2454 du 20 au 26 janvier 2008 en dit long sur les dessous de son recrutement. On cherche toujours à faire recruter un encadreur qui va faire son jeu sur le terrain, sans tenir aucun compte des résultats que le peuple en attend. Mais le fond du problème c’est que la Fédération béninoise ne fait pratiquement rien pour aider Fabisch à réussir sa mission. Son plan de préparation est resté sans suite parce que ni le ministère ni la fédération n’ont pris les devants de sa mise en œuvre. Le sélectionneur a beau avoir toute la bonne volonté du monde, il ne peut réussir sans la collaboration de ceux qui l’ont recruté.
Par ailleurs, les dirigeants béninois ont la mauvaise habitude de ne pas engager un entraîneur qualifié, ou dont ils sont eux-mêmes convaincus, pour l’équipe nationale. Au bout de quelque temps on regrette le choix et on commence par explorer d’autres pistes pour remplacer celui qui a démissionné. Oubliant que le départ d’un sélectionneur a toujours des conséquences incalculables pour une équipe.
Roland Affanou
Reinhardt Fabisch : Un excentrique chez les Ecureuils (Bénin)
« Anjorin Moucharafou ,le fantasque président de la Fédération béninoise de football,a réussi la gageure d’ embaucher ,comme sélectionneur des Ecureuils, Reinhardt Fabisch ,l’aventurier allemand qui,depuis vingt ans,collectionne ;les « exploits »sur le continent.
Ancien joueur du Borussia de Dortmund (Allemagne), il débarque en 1987 au Kenya pour y diriger la sélection nationale, les Harambee Stars. Après un court passage à Oman et au Népal, il est nommé, en 1991, à la tête de l’équipe du Zimbabwe où il accumule les extravagances. Surexcité, Fabisch multiplie provocations et excentricités .En 1991,lors d’ un match opposant les Lions Indomptables du Cameroun au Zimbabwe,l’extravagant sélectionneur n’a pas hésité à s’en prendre aux arbitres. Furieux qu’un juge de ligne ait signalé en position de hors-jeu l’un de ses attaquants, il s’élance vers lui et lui glisse dans la main une liasse de billets!Résultat : un an de suspension et une amende équivalent à 3000 euros. Fabisch retrouvera l’ équipe du Kenya en 1997.Mais lors des éliminatoires de la Can1998,l’Allemand fait de nouveau des siennes et écope de deux années de suspension pour avoir jeté,lors d’un match ,une bouteille d’eau sur un arbitre assistant.
Après être passé par le Qatar, le Guatemala, puis les Emirats arabes unis, l’entraîneur globe-trotter atterrit, en décembre dernier, à Cotonou: «Les Ecureuils peuvent réussir un miracle au Ghana, a-t-il déclaré. Si tout le peuple béninois reste uni derrière son équipe»
Source:Jeune Afrique N°2454 du 20au 26 janvier 2008.