Formation des élèves gardiens de la paix dans des camps militaires

Le Synapolice met en garde le ministre Hèssou
Des heures chaudes en perspective pour le général Hèssou et les responsables de la police nationale. Le Syndicat national de la police (Synapolice)  s’apprête à protester contre  une décision du ministre Hèssou qui dépouille l’Ecole nationale de la police de ses prérogatives.

C’est par lettre n° 08-08 du 04 avril 2008 que le Syndicat national de la police du Bénin (Synapolice-Bénin) a saisi le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, le général Félix Hèssou pour lui signifier le caractère illégal de sa décision qui envoie les admis au concours de recrutement à la police en formation dans des centres de formation militaire.  D’après le synapolice, cette décision est une violation de l’article 41 de la loi n°93-010 du 04 août 1993 portant statut spécial des personnels de la police nationale. Ledit article stipule en fait que ‘’les candidats définitivement admis à un concours direct sont nommés élèves et soumis à une formation professionnelle dans une école de police créée ou agréée par l’Etat béninois’’. Or, les centres de formation militaires ou camps n’étant pas des  écoles de police, le synapolice ne comprend pas ce que de futurs agents de police vont faire en ces lieux quand bien même leur corps est para militaire. Le synapolice entend tenir le ministre pour responsable des désagréments que pourrait engendrer l’application de cette décision. Dans nos investigations suite à la désapprobation du synapolice, certaines sources pensent que l’application d’une telle décision, détourne les attributs de l’école nationale de la police. Une école qui a pourtant fait ses preuves avec la formation de 36 promotions d’agents de police et des unités spécialisées. Que lui reproche-t-on aujourd’hui ? S’interrogent certains policiers. Ces agents qui ont requis l’anonymat estiment d’ailleurs que la mise en œuvre de cette décision coûterait deux fois plus chère que d’habitude. Toute chose que dénoncent les policiers qui entendent faire feu de tout bois pour que le ministre rapporte sa décision. Car, même à l’école, la formation militaire est présente sous toutes ses formes. Ils invitent le ministre à utiliser la moitié du budget dédié à la formation pour doter l’ENP en infrastructures et pour renforcer la capacité technique des agents formateurs qui n’ont cependant pas de carence.  Par ailleurs, on apprend que dès demain, ces élèves gardiens de la paix qui ont intégré hier l’Ecole nationale de la police, seront scindés en deux groupes. L’un sera affecté au prytanée  militaire de Bembèrèkè pendant que l’autre ira au camp de Ouidah. Si tout ceci s’avérait juste, quelle attitude va adopter le synapolice ? N’est-ce pas un bras de fer qui se profile à l’horizon ? Une situation qui n’est pas à souhaiter compte tenu de la grande sensibilité de la période électorale.
 
Benoît Mètonou

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