Lancée depuis le 9 avril dernier par Pascal Todjinou, président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), la campagne électorale connaît son épilogue ce jour à minuit. Pendant dix jours donc, les candidats en lice pour les élections communales, municipales et locales qui se tiennent ce dimanche sur toute l’étendue du territoire du Bénin, ont sillonné campagnes et hameaux, monts et vallées ainsi que les villes et villages pour quêter le suffrage des électeurs.
Démarrée timidement, la campagne électorale 2008 a atteint ces dernières soixante-douze heures sa vitesse de croisière. Les affichettes aux effigies des candidats trottent fièrement sur les artères des villes, les banderoles vantant les mérites des différentes listes pullulent, les caravanes interminables décorées aux couleurs des partis circulent dans des concerts assourdissants et stridents que toute la société des crapauds et des grillons ne saurait produire. Les candidats ont rivalisé d’ardeur et d’arguments soit au cours de géants meetings, soit par l’approche plus discret et direct de porte-à-porte. De Cotonou à Malanville en passant par les autres contrées du Bénin, chaque formation politique engagée a déployé sa force de frappe. Cependant, les populations sont restées sur leur faim. Car, les véritables débats n’ont pu avoir lieu. Il s’agit par exemple du bilan de la première mandature des maires élus de l’ère démocratique. Cette question a été pour la plupart survolée. Aucun débat sérieux n’a eu lieu dans les soixante-dix-sept communes du Bénin à ce propos. On a plutôt assisté à des étalages des querelles de personnes, des chantages sur des populations, l’exhibition des richesses personnelles etc. Bref, la campagne électorale pour le scrutin du 20 prochain, a été tout, sauf une confrontation de projets de sociétés. Elle a été bien au contraire, émaillée de plusieurs incidents et actes de violence que nombre de Béninois croyaient enterrés à jamais. Cette campagne à la limite terne, farde et agitée va rentrer dans les archives avec les douze coups de minuit. Plus aucune tentative de séduction des électeurs ne sera tolérée. Ainsi en a décidé le législateur. Quand bien même certains, avec la complicité de la nuit, vont faufiler de maison en maison pour convaincre par des moyens illicites interdits par la loi. Les candidats seront donc désormais face à leur destin, qui se trouve être dans les mains des électeurs. Le sort est donc jeté.
Bénoit Mètonou