Les zémidjans, « proie facile des policiers »?

Un peu plus de 72 heures après le spectaculaire hold-up de Dantokpa qui a fait trois morts, des langues se délient et dénoncent les uns, la témérité des assaillants et les autres, la quasi-inertie des agents des commissariats de Dantokpa et de Xwlacodji.

 Deux commissariats qui, de l’avis de nombreux témoins auraient pu prendre en tenaille les gangsters, ne serait-ce que dans leur fugue. Puisqu’ils sont repartis avec leurs barques motorisées par le lac Nokoué, et donc au nez et à la barbe du commissariat de Xwlacodji ; qui s’il avait fait preuve de promptitude aurait pu prévoir un guet-apens sous l’ancien et le troisième ponts. Mais hélas, rien n’y fit. « Le commando a opéré pendant une demi heure en toute quiétude, tenant en respect tout ce qui bougeait autour de lui, sans qu’on ait vu les policiers qui étaient sensés être informés ; vu l’ampleur de l’opération et la proximité des deux commissariats » témoigne un usager du marché encore sous le choc. Pour un autre, c’est inimaginable que durant toute l’opération, les éléments des commissariats de Dantokpa et de Xwlacodji soient absents au front. « Les zémidjans constituent la proie facile des agents de ces deux commissariats surtout du commissariat spécial de Dantokpa» déplore un conducteur de taxi moto qui rappelle le calvaire dont les zémidjans sont quotidiennement l’objet avec à la clé des rudoiements, des coups de cross, des saisies de motos et des amendes pour quelque faute que ce soit. Pour un autre conducteur de taxi moto, l’occasion est propice pour nos policiers de montrer leurs capacités, mais ils ne sont apparus sur les lieux du braquage que plusieurs minutes après le départ des gangsters. En somme, des médecins après la mort. Ce qui relance encore une fois l’épineuse question de la gestion de la sécurité des citoyens. Surtout la qualité du dispositif sécuritaire national qui a jusque là failli avec notamment les récents braquages de la boutique Azar Jean et du véhicule de la société Sagam qui ont fait des victimes innocentes. Une situation qu’il urge de régler diligemment de peur que nos forces de l’ordre et de sécurité ne soient considérées par les citoyens comme des « dents pourries qui n’ont de force que sur les bananes mûres »

Georges Akpo

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