Suite et fin du Dossier sur l’an2 de Yayi

Relations Gouvernement/Presse
Pour bien évaluer le type de relation qui a prévalu pendant ces deux premières années de pouvoir entre le gouvernement et la presse béninoise, il convient de l’aborder en deux volets. Le premier concerne le gouvernement. Ce dernier, depuis Avril 2006, s’est, à la limite et dans une certaine mesure, montré hostile à tout organe de presse qui analyse autrement ses actions.

 Et pour mettre au pas ces derniers, le gouvernement  a initié, selon les intéressés,  des redressements fantaisistes qui ont tôt fait de faire fléchir plusieurs de ces organes. Il y a eu aussi la signature de contrats mirobolants et contraignants assimilant les organes contractants à des caisses de résonance.  Ces deux premières années ont été également une période sombre pour certains journalistes qui ont effectué des séjours au centre pénitencier de Cotonou. A ce niveau, la sanction a été immédiate. Le Bénin a dégringolé dans le classement mondial réalisé par « Reporters sans frontières » sur les pays  respectueux de la liberté de presse. De la première place en Afrique, la presse béninoise a occupé l’année dernière la neuvième loge pendant que sur le plan mondial le recul est encore plus grand. Les promesses faites par le gouvernement aux organes de presse lors de la rencontre de janvier 2007, n’ont pas été réalisées. S’ajoute à ce qui précède,  l’attitude paternaliste du gouvernement du changement vis-à-vis des organes de presse notamment ceux du service publique.
En somme, la liberté de presse a été fortement mise à mal. Quant à la partition de la presse elle-même au cours de ces deux dernières années, elle est, à quelques exceptions près, été piteuse. Ceci pour la simple raison que c’est en possession de toutes leurs facultés et en liberté totale  qu’ils ont adhéré aux  contrats avilissants qui les contraignent  encenser le gouvernement en place dans ses actes malgré des dérives qu’ils pouvaient dénoncer avec objectivité. Cette situation permet cependant de savoir que, outre la présence de certaines brebis galeuses dans le rang des journalistes, il y a aussi des moutons de panurge qui, tête baissée foncent et suivent la touffe d’herbe qu’on leur tend. Peu importe là où on les conduit.  Les deux ans de l’ère du changement ont davantage mis en exergue le journalisme de ventre, le peu de conviction et  le manque de vocation qui caractérisent la presse béninoise. Le gouvernement du changement a, contrairement à ces prédécesseurs, attribué avec le concours de la Haac les cartes de presse aux professionnels des médias.

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Gouvernement/ Autres institutions de la République
A ce niveau, en dehors de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) et l’Assemblée Nationale, le gouvernement entretient de bons rapports avec les autres institutions. Les conflits avec la Haac qui ont émaillé les deux ans de pouvoir du président Boni Yayi, ont débuté avec la nomination de Julien Pierre Akpaki comme Directeur Général de l’Office de radiodiffusion et télévision du bénin (Ortb). L’acte 2 de la guéguerre qui oppose ces deux institutions étatiques, vient de se jouer avec le contentieux sur l’attribution de fréquence à de nouveaux promoteurs de chaînes de radio et de télévision. Avec l’assemblée nationale, il est plus indiqué de parler d’une tentative de phagocytose. En effet, d’après les comportements du gouvernement, on a l’impression que l’assemblée nationale était transformée en un appendis de ce dernier – un ministère qui ne dit pas son nom. Ce qui a fait sortir certains députés de leur réserve pour fustiger cette pratique digne des états monarchiques. Des situations que le président de la république, Boni Yayi devrait s’employer à corriger avec les trois ans qui lui restent à faire à la tête de ce pays.

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