Pour bien évaluer le type de relation qui a prévalu pendant ces deux premières années de pouvoir entre le gouvernement et la presse béninoise, il convient de l’aborder en deux volets. Le premier concerne le gouvernement. Ce dernier, depuis Avril 2006, s’est, à la limite et dans une certaine mesure, montré hostile à tout organe de presse qui analyse autrement ses actions.
En somme, la liberté de presse a été fortement mise à mal. Quant à la partition de la presse elle-même au cours de ces deux dernières années, elle est, à quelques exceptions près, été piteuse. Ceci pour la simple raison que c’est en possession de toutes leurs facultés et en liberté totale qu’ils ont adhéré aux contrats avilissants qui les contraignent encenser le gouvernement en place dans ses actes malgré des dérives qu’ils pouvaient dénoncer avec objectivité. Cette situation permet cependant de savoir que, outre la présence de certaines brebis galeuses dans le rang des journalistes, il y a aussi des moutons de panurge qui, tête baissée foncent et suivent la touffe d’herbe qu’on leur tend. Peu importe là où on les conduit. Les deux ans de l’ère du changement ont davantage mis en exergue le journalisme de ventre, le peu de conviction et le manque de vocation qui caractérisent la presse béninoise. Le gouvernement du changement a, contrairement à ces prédécesseurs, attribué avec le concours de la Haac les cartes de presse aux professionnels des médias.
Gouvernement/ Autres institutions de la République
A ce niveau, en dehors de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) et l’Assemblée Nationale, le gouvernement entretient de bons rapports avec les autres institutions. Les conflits avec la Haac qui ont émaillé les deux ans de pouvoir du président Boni Yayi, ont débuté avec la nomination de Julien Pierre Akpaki comme Directeur Général de l’Office de radiodiffusion et télévision du bénin (Ortb). L’acte 2 de la guéguerre qui oppose ces deux institutions étatiques, vient de se jouer avec le contentieux sur l’attribution de fréquence à de nouveaux promoteurs de chaînes de radio et de télévision. Avec l’assemblée nationale, il est plus indiqué de parler d’une tentative de phagocytose. En effet, d’après les comportements du gouvernement, on a l’impression que l’assemblée nationale était transformée en un appendis de ce dernier – un ministère qui ne dit pas son nom. Ce qui a fait sortir certains députés de leur réserve pour fustiger cette pratique digne des états monarchiques. Des situations que le président de la république, Boni Yayi devrait s’employer à corriger avec les trois ans qui lui restent à faire à la tête de ce pays.
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