Appui à la production de céréales dans les bassins du Niger

Plusieurs milliards de crédits aux producteurs et des terres aménagées
(Roger Dovonou et Sacca Lafia apportent la bonne nouvelle)
Plusieurs villages des communes de Malanville et de Karimama arrosés soit par le fleuve Niger lui-même soit par ses affluents  ont reçu du lundi au mardi dernier la visite d’une mission dépêchée par le chef de l’Etat, le président Boni Yayi dans le cadre du suivi des mesures exceptionnelles prises pour accroître la production agricole en vue de palier l’imminente crise alimentaire collatéral à la cherté actuelle de la vie.

Roger Dovonou et Sacca Lafia respectivement ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau ont été du lundi au mardi derniers au contact des producteurs de riz et autres produits céréaliers des bassins du fleuve Niger. Cette mission pour laquelle, ont-ils annoncé à leurs hôtes, le président de la République les a sollicités s’inscrit dans le cadre de l’une des importantes mesures prises par le gouvernement contre la cherté actuelle de la vie. Il s’agit, ont-ils donc expliqué d’un programme d’urgence visant à accroître la production agricole notamment des produits céréaliers. Evalué à environ six (06) milliards de francs cfa, ce programme vise à appuyer les producteurs de riz, céréales et autres produits maraîchers à travers l’aménagement de terres disponibles, l’octroi de crédits d’intrants et en espèces coordonnés pour l’acquisition de matériels et autres technologies nécessaires. C’est le cas à Karimama où les deux ministres en visitant les producteurs de Kanigui, Tandatchédji… sur leurs propres installations leur ont promis la mise en place desdits crédits pour compter de la semaine prochaine au plus tard. Ici, ces crédits sont constitués d’une part, d’intrants spécifiques et d’autre part, de numéraires devant servir à la construction de petits forages, à l’acquisition de motopompes pour l’irrigation des champs en saison sèche.  Une innovation  obtenue grâce à la flexibilité des services financiers de l’Etat. Il s’agit selon le ministre de l’Agriculture de la possibilité offerte de permettre aux bénéficiaires d’effectuer eux-mêmes les dépenses et autres achats sur les marchés de proximité auxquels ils étaient déjà habitués et conformément à leurs besoins et désir.  Tout ceci sera coordonné par les services locaux d’encadrement de génie rural, a prévenu le ministre insistant en même temps sur les mesures prises contre les tentatives éventuelles de distraction des fonds. Avant même  l’effectivité des mesures annoncées, Garba Ganda, producteur de riz et maraîchers dans le village de Kanigui dans la commune de Karimama dit pouvoir emblaver jusqu’à deux (02) hectares de terre comme d’ailleurs un groupement de  trente deux (32)  autres producteurs installés sur un périmètre déjà aménagé de cinquante (50) hectares et qui n’attendent que les mesures pour compléter les cinq (05) hectares actuellement en cours de repiquage.

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Deux grands projets d’aménagement de terres à Malanville et Karimama
Lancé il y a deux ans et d’un coût global estimé à quatre milliards trois cent millions  (4.300.000.000) de francs cfa, le projet d’aménagement hydro agricole de dix périmètres de cinquante (50) hectares chacun au bord de la Sota, un affluent du fleuve Niger piétine. Sur place et au cours des échanges qu’ils ont eus à Malanville, avec les acteurs du projet, plusieurs contraintes justifient le retard enregistré dans la réalisation de cet important projet cofinancé par la Banque africaine de développement (Bad), le fonds Opep et l’Etat béninois avec une contribution des populations bénéficiaires. Il s’agit entre autres, du non décaissement régulier des appels de fonds, du manque de ciment et du fait que les travaux ne s’effectuent que pendant les saisons sèches.  Cependant, le taux de réalisation des travaux selon les membres de l’équipe de pilotage tournerait autour de 65% pour le volet d’aménagement des périmètres et seulement de 18 à 20 % pour la construction des stations de pompage d’eau. A Karimama, il est initié avec l’appui financier de la Banque islamique de développement (Bid), le Programme d’aménagement de petits périmètres irrigués (Pappi). Ces périmètres qui recevront des producteurs désireux de produire pour la consommation locale sont évalués à plus de cent vingt cinq (125) hectares déjà délimités dans les bas-fonds du fleuve Niger et ses affluents et confluents à Karimama
 Ludovic D. Guédénon

Encadré

Faire de la crise alimentaire une opportunité !
Pour le gouvernement béninois à en croire ses deux émissaires cette semaine dans les vallées du Niger constituent plutôt une grande opportunité. Elle permet en ce moment d’entreprendre de profondes réformes qui remettent le Bénin en marche vers l’autosuffisance alimentaire. C’est pourquoi, a averti le ministre Roger Dovonou, le gouvernement prend déjà les précautions pour l’organisation de toutes les spéculations céréalières notamment le riz et le maïs que les producteurs ne seront plus autorisés à vendre sur les marchés des pays voisins. Dès les récoltes, a annoncé le ministre, l’Office national de sécurité alimentaire (Onasa) procèdera aux achats et à la mise en magasins des produits pour être commercialisés.
Ludovic D. Guédénon

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