Artiste béninoise née dans la diaspora

Mina Agossi entame l’intégration dans sa patrie

L’artiste Franco-béninoise du jazz moderne vivant en France, Mina Agossi souhaite désormais conduire ses tournées aussi chez son père au Bénin où elle est restée inconnue de sa famille depuis sa naissance. Elle a donné le mercredi dernier une conférence de presse au centre culturel français de Cotonou.

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«Mon plus grand désir serait de jouer au Bénin», déclare Mina Agossi dans une interview accordée à Wanda Nicot. Elle rêve depuis peu de se familiariser aussi au public du pays de son père, le Bénin, tout comme elle est connue en Europe, au Etats-Unis, entre autres. Un fort besoin qu’elle cherche vaille que vaille à satisfaire. Et elle se trouve déjà des pistes. Jeune chanteuse compositrice de jazz, Mina Agossi était en effet, face à ses compatriotes béninois journalistes dans une conférence de presse suivie de la projection d’un documentaire réalisé par un auteur français sur sa carrière.  
Béninoise par son père et bretonne par sa mère, Mina Agossi est aujourd’hui l’une de ces chanteuses de jazz qui ont su imposer leur propre style bien qu’elle se retrouve, dans ses milieux d’accueil, souvent  entourée de professionnels très impliqués dans la variété. Elle a été jusqu’à ce jour dictatrice, assez rigoureuse sur sa ligne: l’intégrité, le jazz, l’improvisation, la pop moderne. Mina a ses débuts de carrière dans les années 90. Après une aventure en compagnie d’un saxophoniste qui l’a conduit dans une tournée de blues en Suède et Suisse, elle a commencé sa carrière jazzistique. C’était précisément en 1994 avec un groupe local de swing. Mais sa vision n’était pas de rester traditionnelle. Elle se lance donc dans un projet de modernisation. Ce qui l’amènera à la rencontre du contrebassiste Vincent Guérin. Leur collaboration produit, en 1995, le premier album de Mina Agossi, «Voice & Bass» recouvert de qualités que nul ne pourrait prédire de la première réalisation d’une jeune artiste de jazz qui n’a jamais fait une école de musique. Elle a d’ailleurs décroché par ce premier travail, le prix «Jeune talent autoproduit de la Fnac». Un succès qui l’a motivé à chercher plus loin.
Ainsi, toujours dans sa quête de «la matière première» du jazz moderne, elle fait la connaissance du batteur Philippe Combelle en France où elle s’est installée quelques années plus tard. Avec ce dernier, Mina sort en 2001 son deuxième chez d’œuvre baptisé «Alkemi». Encore une source de distinction pour la jeune femme de jazz. L’album reçu lui cinq diapasons donnés par l’écrivain et critique Gerberet ainsi que la référence disque d’émoi chez Jazz Magazine. La même année, elle lance «E-zpass to Brooklyn» à New York. Et cette fois-ci accompagnée d’Alexandre Hièle et de Bertrand Perrin à la contrebasse et à la batterie. Deux ans après, le trio porte encore un autre fuit: l’opus «carrousel », la quatrième sortie discographique de Mina Agossi. La cinquième qui va réaffirmer sa maturité ne sait pas fait trop attendre. Il s’agit de «Well you needn’t» mis sur le marché discographique européen, américain et d’ailleurs en 2006. Le produit «fait découvrir sa voix sous d’innombrables facettes du murmure fort puissant, du grave au doux à l’aigu perçant, des onomatopées improvisées, du chanté-parlé d’une sorte de rap pour amateur de hip-hop suave». Mina Agossi chante essentiellement en anglais. Elle se dit plus inspirée par des vocales en anglais. A l’en croit, les articulations anglaises lui permettent plus de s’exprimer dans son style. Quelques une de ses compositions sont néanmoins en français.
Blaise Ahouansè

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