Le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago a soufflé le vendredi dernier le chaud et le froid. Après la lecture de son rapport d’activités, les députés l’ont rejeté par 47 voix contre 36.
Trois questions écrites ont été posées au gouvernement, deux questions orales et trois questions d’actualité dont une a fait l’objet de débats en plénière. Sur le plan des activités administratives, il y a eu le renforcement des capacités des députés et du personnel. En ce qui concerne les activités au plan externe, le président Nago a parlé de ses missions à l’étranger et celles des députés. Au terme de sa présentation et au moment d’engager les débats, le député Ismael Tidjani Serpos demandera 30 minutes de suspension.
Les réserves émises par les députés
Une heure après, les esprits se sont surchauffés dans l’hémicycle. La plupart des députés ont émis des réserves contre les explications données par le président Nago dans son rapport. « Je suis resté sur ma soif par rapport aux conclusions », a lancé le député Epiphane Quenum qui demande pourquoi les questions déposées par les députés n’ont pas été abordées correctement. Après avoir relevé d’autres points d’insatisfaction, le député Quenum invite ses collègues à adopter une proposition de résolution pour contrôler la gestion du président Nago. Pour d’autres députés, c’est le problème des 471 millions de reliquat retenus dans le budget de l’Assemblée nationale par le trésor public qui les a préoccupés. Pour le député zéphirin Kandjanhoundé, cela répond à quelle orthodoxie financière. Le député Tchokodo quant à lui demande, alors qu’il restait 4 mois, pourquoi avoir observé une certaine célérité dans la désignation des représentants de l’Assemblée nationale à la Cour Constitutionnelle au détriment des représentants à la Haute cour de justice et dans les parlements régionaux. Les députés Raphaël Akotègnon, Eric Houndété, Timothée Gbèdiga, Jean-Baptiste Edayé et Tidjani Serpos ont exprimé leur indignation par rapport au blocage des questions adressées au gouvernement. Le député Rachidi Gbadamassi dira qu’il est attristé par rapport aux comportements du président de l’Assemblée nationale car pour lui M. Nago n’est pas à l’écoute des problèmes de ses collègues. A l’écouter, le président a empêché l’Assemblée nationale de jouer correctement son rôle. Pour finir, il dit que le rapport présenté n’est pas conforme à la réalité. Pour l’honorable Tidjani Serpos, le problème n’est pas un problème d’individu mais d’institution. Selon lui le parlement ne peut pas être la botte de tiers. Plus amer dans ses propos, le député Bako-Arifari du G13 a déclaré que des questions essentielles ont été sabotées dans le rapport. De l’extérieur dit-il, on a toujours l’idée d’un parlement inféodé, délictueux, malade. La vie d’une institution ne se confond pas un individu a-t-il martelé avant de revenir sur la non désignation des représentants à la Haute cour de justice et dans les parlements régionaux. D’avis contraire, les députés Samou Adambi, Benoît Dègla, Chabi Sika, André Dassoundo de la Fcbe pensent que le rapport de Nago est parfait. Pour certains, malgré les antagonismes, le lait est blanc, pour d’autres députés Fcbe le débat est différé et cela frise un règlement de comptes. C’est le cas des députés Justin Sagui, Grégoire Laourou, Daouda Takpara, Thomas Ahinnou et Allassane Séidou qui ont trouvé aussi que le rapport respecte les engagements pris. Au terme des discussions, le rapport a été rejeté par 47 voix contre et 36 pour. Une situation qu’ont tenté d’expliquer diversement les différents camps. Puisque pour le camp des opposants il fallait sacrifier un chat pour se faire entendre et refaire l’image du parlement. Certains d’entre eux tel que Epiphane Quenum ont même dénoncé les lacunes du rapport. Pour François Abiola de l’Add, ce vote a permis d’exorciser beaucoup de choses. ‘’Ici il suffit de critiquer pour qu’on vous taxe d’opposant. Nous ne sommes pas des poltrons. Monsieur le président rien n’est encore gâté’’, rassure cependant M. Gbadamassi indiquant tout de même, « nous ne sommes pas des griots politiques ». Pour finir, il a demandé à ses collègues d’adopter une proposition de résolution afin de voir plus clair dans la gestion de leur président. Les députés Fcbe dans leurs diverses explications de vote, ont fini par mettre la balle à terre demandant au président de tendre la main à ses adversaires politiques pour un meilleur fonctionnement de l’institution parlementaire.
Ismail Kèko
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