Boycott de la cérémonie de présentation du cahier des doléances

Les centrales syndicales humilient le gouvernement
Les  responsables des Confédérations et Centrales Syndicales du Bénin  ont boycotté mercredi dernier, le traditionnel acte de remise de cahiers de doléances au Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Emmanuel Tiando, prévu pour le 30 avril 2008.

Ils ont manifesté leur indignation lors d’une conférence de presse donnée ce même jour à la bourse du travail à Cotonou.  Emmanuel Zounon secrétaire général de l’Unstb  et porte-parole des secrétaires généraux a déclaré que: « la fixation de la reprise partielle des élections locales, communales et municipales au 1er  mai 2008 consacré, Journée Internationale du Travail est une pure provocation et,  loin d’être un fait banal et isolé ».
 Cela, à nos yeux, poursuit-il s’inscrit dans la logique d’une vaste offensive des tenants du pouvoir en place pour déstabiliser les Confédérations et Centrales Syndicales comme  l’illustrent déjà les graves atteintes aux libertés Syndicales, les promesses non tenues, les négociations  non conclues au titre de l’année 2007, des annonces de mesures concernant les travailleurs sans aucune concertation avec leurs représentants au mépris du concept de la gouvernance concertée clamée à hue et à dia. A cet effet les centrales au regard de ce qui  précède  ont procédé à l’envoi d’une lettre de protestation au Président de la République;    le boycott de la cérémonie officielle de remise de cahiers de doléances au Ministre du Travail et de la Fonction Publique prévue pour ce jour 30 avril 2008 à 16 heures et, la saisine du Comité des Libertés du Bureau international du Travail.
 
Une première dans l’histoire du Bénin
Le 30 avril dernier, les centrales syndicales à l’exception du Csub, ont toutes boudé la cérémonie de présentation de cahier de doléances au gouvernement. Le fait mérite qu’on s’y attarde car, il constitue une première dans l’histoire du Bénin. Jamais auparavant, un gouvernement n’a connu une telle humiliation. Les centrales syndicales, quelque soit la gravité de la crise sociale, ont toujours répondu à l’appel du gouvernement en place. C’est pourquoi cela surprend à plus d’un titre, le boycott des centrales syndicales. Si l’on s’en tient à la raison évoquée par les syndicalistes lors de leur conférence de presse,  c’est la programmation du scrutin à la date du 1er mai, fête du travail, qui fonde leur action. Loin d’en être l’unique raison, ce comportement des syndicalistes trouve ses véritables racines dans le mépris du gouvernement à leur égard. Les syndicalistes, selon certaines sources, ont savamment  préparé ce coup afin de montrer une fois encore leur rejet et farouche opposition à la politique de deux poids, deux mesures qui guide la lutte contre la corruption et l’impunité, les menaces qui planent sur les libertés d’expression, de presse et syndicale et surtout la cherté de la vie face à laquelle les mesures prises par le gouvernement demeurent inefficaces. Ce boycott, loin d’être considéré comme un saut d’humeur, devrait constituer pour le gouvernement du Dr Boni Yayi, matière à réflexion. Car, ce triste événement qui ne s’est jamais produit sous aucun régime depuis lors, n’augure pas d’un climat social apaisé dans les jours à venir. Cela révèle également la grandeur du fossé qui sépare les deux camps.

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Marius Kpogue

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