Conquête de la mairie de Cotonou

/food/soglo1.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » /> /food/lehady.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » border= »0″ style= »float: right; » />Léhady contre Soglo
Qui de Soglo ou de son fils Léhady briguera la mairie de Cotonou? La question, naguère objet de supputations, se révèle de plus en plus une réalité et divise dans le cercle familial. Rosine Soglo a choisi son camp et des considérations politiques liées aux tractations au sein du G4 à la  veille des municipales semblent conforter la position du fils.

La bataille entre père et fils aura-elle lieu ? A la mairie de Cotonou et dans certains milieux politiques, le sujet est au centre des discussions.  En entendant la proclamation des résultats définitifs et au regard des tendances qui se sont dégagées sur la base des résultats provisoires et partiels, la Renaissance du Bénin (Rb) est en passe de s’adjuger la majorité absolue et de gagner à nouveau la maire de Cotonou. Si cette perspective se confirme, la Rb pourra donc à elle seule s’attribuer la municipalité, sans l’aide de ses alliés politiques, en l’occurrence et  dans le cas d’espèce, le Parti du renouveau démocratique (Prd). Il se posera alors la question de savoir  qui  de Soglo ou de son fils Léhady va prendre la tête de la mairie. Et pour cause.
De sources proches de la mairie, l’éventualité selon laquelle l’ancien président Nicéphore Soglo allait revenir à la tête de la municipalité était incertaine. Au départ, il était plutôt question que le fils lui succède à ce poste. Mais aux dernières nouvelles, l’ancien maire, à moins d’un changement d’avis de la dernière  minute, serait plutôt déterminé à rempiler. De l’avis de certains proches du parti et de la famille, cette situation est la source de quelques malentendus entre le père et le fils. Car, l’option de faire de Léhady le prochain maire de Cotonou répondait à une logique bien donnée. Après avoir été à l’école de l’ancien président pendant cinq ans, il fallait cette fois-ci lui confier toute la charge de la mairie, histoire de le mettre davantage au-devant de la scène et le rendre beaucoup plus crédible devant l’opinion. D’autant plus qu’il se révèle le successeur privilégié du père et le candidat naturel du parti à la présidentielle de 2011.

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Deux camps
Mais pour sa part, Rosine Soglo a choisi son camp et a pris fait et cause pour le fils.  Elle est donc pour que le père s’éclipse et laisse Lehady jouer désormais son avenir politique. Tel n’est pas l’avis d’autres membres plus ou moins influents du parti, qui pensent, sans pouvoir le dire tout haut, que le fils n’a pas encore l’étoffe qu’il faut pour diriger la mairie et apparaître de ce fait comme la première personnalité du parti. Surtout que des bruits courent déjà que sa prochaine bataille serait de briguer la présidence de la Rb pour laquelle il aurait également le soutien de « maman ». Ceux qui s’opposent à cette option estiment que Soglo père, malgré son âge, reste et demeure le leader incontesté  et incontestable du parti. Ils soutiennent avec force que c’est grâce à son charisme que la Renaissance du Bénin   est encore en vie, conserve sa popularité dans ses fiefs de prédilection tels que Cotonou , Bohicon et Abomey et continue de résister aux innombrables assauts de déstabilisation du pouvoir. Le seul fait de conserver l’ancien président à la tête de la mairie constitue donc un gage pour la survie du parti ; Lehady pouvant encore se donner le temps de se faire politiquement, à l’ombre de son père. Dans l’hypothèse où l’ancien maire ne cèderait pas aux pressions de son épouse et ne voudrait pas s’éclipser, Léhady se verrait  alors dans la contrainte de se contenter à nouveau d’un second rôle, mais lequel ?

Sauver les meubles
En effet, la donne actuelle,  où la Rb s’en va obtenir une majorité absolue est un schéma qui n’était pas très attendu. Dans l’incertitude des résultats de Cotonou, puisque le régime en place, à travers Fcbe, avait affiché de sérieuses options pour le contrôle de la ville, le Prd et dans une moindre mesure le G13 devaient éventuellement apporter leur soutien à la Rb pour l’aider à barrer la route au pouvoir. En échange, les renaissants devraient concéder quelques postes stratégiques à leurs alliés, notamment, le Prd.  Le poste de premier adjoint au maire était celui autour duquel les tractations se faisaient. Dans l’hypotèse où Léhady ne briguerait plus le poste de maire, il ne voudra pas non plus être moins que ce qu’il avait été. Dans ces conditions, le  Prd va devoir revoir ses ambitions à la baisse.
Les Tchoco-tchoco accepteront-ils de faire la concession ? Certainement. Et pour deux raisons. La première est que leur soutien n’est plus indispensable à la Rb pour atteindre ses objectifs. Ensuite, la nouvelle cohabitation avec les Houézèhouè est stratégique pour le Prd, puisqu’en  2011 son candidat  aura besoin de son soutien, s’il parvient à passer le cap du premier tour, et si entre temps la Rb  ne change pas d’avis et  récidive un nouveau « Wologuédè » en faveur de l’homme du changement, comme ce fut le cas en 2006. Dans l’attente donc des  résultats de la Cena, les discussions se poursuivent, d’une part, entre père et fils et de l’autre, entre alliés pour trouver la meilleure formule devant permettre de sauver les meubles.

Alain C. Assogba

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