Des départs certains

Au lendemain des élections municipales, communales et locales, l’heure est au bilan. Dans le camp présidentiel, cela pourrait être douloureux pour certains membres du gouvernement. Des ministres doivent donc faire leurs valises bientôt pour avoir mal joué leurs partitions pour le compte des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe).

Il s’agit précisément de ceux qui ont eu à gérer les élections dans les départements du centre, de l’Atlantique et du Littoral. Les raisons à l’origine de leur départ inévitable sont de trois ordres. La première concerne ceux qui ont fait une mauvaise gestion des fonds de campagne. De sources proches du pouvoir, il leur est reproché d’avoir fait une gestion fantaisiste de ces fonds, soit en les orientant vers  des destinations autres que celles qui leur avaient  été définies, soit en y faisant des coupes sombres ou en en privant des candidats Fcbe  qui sont restés sans moyens conséquents sur le terrain, lors de la campagne électorale. La deuxième raison a trait à la façon dont certains membres du gouvernement ont coordonné le positionnement des candidats sur les listes Fcbe. Ces deniers ont été reconnus coupables d’avoir positionné des individus peu crédibles et impopulaires sur fond  de marchandage, de copinage et de discrimination. Une pratique qui a provoqué des mécontentements et la ruée de plusieurs candidats sérieux vers des listes adverses.  La troisième raison porte sur ces ministres qui n’ont pas été en mesure de donner la preuve de la maîtrise de leur localité d’origine, où la liste Fcbe, contre toute entente, a subi des revers cinglants. C’est donc la panique actuellement dans les rangs des ministres. Ceux qui se savent sur la liste noire se connaissent  et tentent de vouloir sauver les meubles. A cet effet, ils organisent des campagnes de toutes sortes, médiatiques, de lobbying voire de charme pour implorer la clémence du chef de l’Etat. Mais, à en croire les mêmes sources, le président Yayi ne se fait plus aucune illusion sur le départ plus que probable de ses collaborateurs qui ont manqué de combler ses attentes sur plusieurs plans.
La principale préoccupation du président Yayi au sujet d’un éventuel remaniement gouvernemental est loin de savoir les collaborateurs dont il doit se séparer que  les nouvelles têtes qui vont le rejoindre.  A ce propos il lui faut d’abord résoudre le dilemme de la politique d’ouverture  que semble lui imposer les suites des dernières élections. Faut-il intégrer dans le gouvernement des représentants des coalitions qui s’opposent à son pouvoir depuis quelque temps ? En le faisant est-il  certain d’en tirer  en contrepartie des conséquences politiques rentables pouvant se traduire par la manifestation d’un nouveau soutien franc de ses anciens alliés rebellés ?

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Alain C. Assogba

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