Encore un énième incendie

/food/akofodji.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » border= »0″ style= »float: right; » />Le spectacle était effroyable mardi nuit dernier dans les  environs du Stade de l’amitié de Kouhounou. Du feu, il y en avait  en abondance et à forte intensité. Un feu bien dangereux qui faisait fuir, piétons, cyclistes, automobilistes et autres passagers de l’heure dans tous les sens. C’était la grande débandade.   Le feu qui a subitement jailli de ce dépôt informel était tel qu’il ne fallait pas  traîner sur  les lieux.

    La psychose  et  la panique des  passagers  du moment  furent encore grandes  lorsque  ce feu, évoluant vers le ciel s’accapare  des installations électriques de  la Sbee.   S’il est vrai qu’il n’y a pas eu de perte en vies humaines, les dégâts matériels  sont énormes. La pharmacie d’à côté  a été  calcinée à  moitié. Le  nigérien, tenancier  d’une  cafétéria de fortune qui jouxte le dépôt en feu,   ne se remet pas encore de ses larmes. Toute son installation est partie en fumée. Et si lui-même  n’avait pas été rapide, il  ne serait plus de ce monde en ce moment. Quant au propriétaire dudit dépôt, ses blessures sont  graves. Bilan  catastrophique d’un incendie qui n’est pas une première au Bénin. Le « kpayo » brûle depuis longtemps le Bénin,  ses fils et leurs biens.
Comment oublier les lugubres images de deux jeunes gens calcinés-il y a quelques années- jusqu’aux os à Akpakpa, alors qu’ils transportaient des bidons d’essence  issue  de la contrebande ? Comment oublier le  camion rempli d’une centaine de bidons de 50 litres qui a failli embraser tout Porto-Novo en 2006  sans oublier le cas de Porga avec des dizaines de victimes? La liste des cas d’incendie  occasionnés par la vente de l’essence Kpayo, enregistrés  ces dernières années, est bien longue. Mais visiblement, les  acteurs sont encore loin d’être convaincus   de la dangerosité de leur activité. Ils s’y plaisent tant bien que mal.  Mais lorsqu’ arrivent  les dégâts, comme ceux du mardi dernier, tout le monde se plaint  de cet éternel trafic. Des plaintes  qui s’estompent très vite, car personne ne semble prête à prendre des décisions allant jusqu’à y renoncer. Il est risquant : ils le savent bien. Mais ne plus le pratiquer, est un conseil à ne pas leur donner, car ils ne manqueront pas d’arguments pour se défendre. « C’est ça qui fait nourrir toute  ma famille  depuis des années. Je dois toutes mes réalisations  à ce trafic », s’exclame  fièrement un vendeur de l’essence Kpayo, résidant à Godomey.   Il n’est  pas cependant moins conscient qu’il peut en mourir un jour : « Si je devrais y perdre ma vie,  tant mieux !»

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Christian  Tchanou

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