Réflexion culturelle

/food/mounirfatima.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />Retour à l’art pérenne à Dak’art

J’écrivais quelques semaine avant l’ouverture officielle de la Biennale de l’art africain contemporain que Dak’art est devenue un plateau de promotion de l’art éphémère. Parce que sur deux éditions successives (2004 et 2006), c’est de l’installation multimédia (autrement nommée art vidéo) qui y a reçu le Grand Prix Léopold Sédar Senghor d’une valeur de cinq millions (5.000.000) de francs Cfa.

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Ce qui a suscité à l’époque d’énormes critiques. Les plus durent sont d’origine européenne. La plupart déclaraient que le meilleur pour l’Afrique aujourd’hui est d’être dans la globalisation et cette globalisation sur le plan artistique passe par les installations numériques.
L’édition 2008 de la Biennale dont l’exposition internationale est encore en cours vient de me donner raison. La tendance à la vidéo a marqué un arrêt pour redonner à l’art pérenne toute sa raison d’être. Ceci à travers la remise Grand Prix à deux plasticiens sénégalais. Il s’agit de Ndary Lô et Mansour Ciss.
L’œuvre de Ndary Lô est une installation intitulée «La Muraille verte». Elle est inspirée d’un discours du président de la République Me Abdoulaye Wade et composée d’une centaine de sculptures en fer soudé, peinte en vert. Un clin d’oeil à l’environnement qui symbolise la lutte désespérée de l’homme contre la nature, la désertification. L’installation est aussi accompagnée d’une série de clichés sur la nature du photographe Touré Mandérory.
L’œuvre de Mansour Ciss, quant à elle, est une installation sur «Le laboratoire Déberlinisation». Le concept est créé en 2004 et prône l’avènement d’une monnaie unique et commune africaine «L’Afro». Avec deux boîtes d’allumettes installées face à face, le «laboratoire de Déberlinisation» lance un appel à la recherche des maux qui assaillent notre société. Les brins mis à la position debout dont certains sont déjà allumés mettent en valeur les principes culturels et rappellent la valeur de la liberté.
Ainsi Dak’art 2008 a songé à un retour à l’art tel qu’il était conçu avant l’avènement de la vidéo. Il est vrai qu’on me dira qu’il y a quelque chose  d’éphémère ici aussi. Mais il s’agit bien d’œuvre pouvant tenir dans le temps, sans besoin d’un moteur électrique. C’est beaucoup plus de l’art si on s’en tient à la définition primaire du terme.

Fortuné Sossa

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